Philippe Ier de France

Couronné à Reims en 1059 en présence de son père, Philippe, fils d'Henri Ier (✝ 1060) et d'Anne de Kiev, ne règne seul qu'à partir de 1066 : sa mère, assistée de son oncle, le comte de Flandre Baudouin V, et de l'archevêque de Reims, Gervais, assure la régence.

Sous son règne se dessinent les grandes lignes de la politique des souverains capétiens du XII^e siècle : assurer une base réelle à la puissance royale en consolidant le domaine royal, et abaisser ou contenir les puissants féodaux. Pendant la plus grande partie de son règne, en effet, le roi doit écraser les révoltes de ses vassaux.

Le plus redoutable d'entre eux est Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d'Angleterre (1066-1087). Contre lui, Philippe trouve l'appui des comtes d'Anjou et de Flandre qui se sentent aussi menacés par ce trop puissant voisin, et c'est pour consolider son alliance avec la Flandre qu'il épouse Berthe de Hollande (v.1055-1094), sœur du comte Robert le Frison. En 1077, il fait la paix avec Guillaume, lequel renonce à ses droits sur la Bretagne. Selon une politique reprise par ses successeurs, il s'efforce alors de développer les dissensions à l'intérieur de la famille du Conquérant, amenant le fils de ce dernier, Robert Courteheuse, à se soulever contre son père (1078), puis contre son frère, Guillaume II le Roux (1087-1100).

Pour agrandir le royaume, Philippe s'empare d'une partie du Vermandois, du Gâtinais (1068), d'une partie du Vexin (1077), qu'il conserve avec peine en 1087. Il prend Bourges (1100) et annexe la seigneurie de Dun-le-Roi (1101).

En parallèle, il développe également l'administration royale aux dépens des seigneurs féodaux, et, pour assurer des revenus à la couronne, il dispose des biens d'Église et vend les charges ecclésiastiques, ce qui lui attire les foudres des réformateurs grégoriens.

Après la naissance d'un héritier, Philippe s'entiche de Bertrade de Montfort (v. 1061 – 1117), épouse du Comte d'Anjou Foulques IV. Il répudie Berthe de Hollande et épouse Bertrade le 15 mai 1092. Pour cela, il est immédiatement excommunié par le pape Urbain II.

En 1095 Urbain II prêche la première croisade à Clermont. Le pape reconfirme l'excommunication de Philippe au Concile, ce qui interdit au roi de participer à la croisade, mais Hugues de Vermandois, son frère, en est l'un des principaux participants.

Philippe laisse l'exercice du pouvoir à son fils Louis, associé à la couronne en 1098. Il est inhumé au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire et son fils lui succède sous le nom de Louis VI.

Descendance

Philippe I^er épouse en premières noces Berthe de Hollande (1055 – 30 juillet 1094). De cette union naissent :

• Constance (1078 – v. 1125) épouse d'Hugues Ier de Champagne, puis de Bohémond Ier d'Antioche.
• Louis (1081 – 1137) qui devient roi des Francs
• Henri (1083 – ?)
• Charles (1085 – ?)
• Eudes (1087 – ?)

Après avoir répudié sa première épouse, il épouse Bertrade de Montfort (v. 1061 – 1117) en 1093. De cette union naissent :

• Philippe de Montlhéry (v. 1093 – ap. 1129)
• Fleury (v. 1093 – v. 1147)
• Cécile (v. 1097 – ap. 1145), mariée à Tancrède de Hauteville, puis à Pons de Tripoli
• Eustachie (v. 1100), mariée à une date inconnue à Jean, comte d'Étampes.

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