Louis VII de France

Intérêt
Louis VII, dit « le Jeune », né en 1120 et mort en 1180 à Paris, est le sixième roi des Francs de la dynastie des Capétiens directs (de 1137 jusqu’en 1180).

Il est le fils de Louis VI, dit « le Gros », roi des Francs, et d'Adèle de Savoie (v. 1100-1154). Par sa mère, il est aussi rattaché aux lignages carolingien et bosonide. Il épousa successivement Aliénor d'Aquitaine, Constance de Castille, et Adèle de Champagne. Son fils Philippe Auguste lui succéda.

Table des matières

1. Début du règne

Sacré roi et couronné à Reims du vivant de son père par le pape Innocent II, le 25 octobre 1131, après la mort accidentelle de son aîné Philippe (1116-1131) – qui ne doit pas être confondu avec son frère homonyme, mort des suites d'une chute de cheval, le 13 octobre 1161 – Louis fut de nouveau couronné à Bourges, le 25 décembre 1137.

Avant de mourir d'un excès de bonne chère, son père avait organisé son mariage avec Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), fille de Guillaume X de Poitiers, duc d'Aquitaine et d'Éléonore de Châtellerault : l'union eut lieu à Bordeaux, le 25 juillet 1137 et permit au domaine royal de tripler son étendue, car la jeune mariée apportait dans sa dot la Guyenne, la Gascogne, la Marche, le Poitou, le Limousin, l'Angoumois, la Saintonge et le Périgord, c'est-à-dire une partie du Midi et de l'Ouest de la France, soit l'équivalent de dix-neuf des départements actuels. Le caractère du roi, dévôt, ascétique (il aurait voulu être moine), naïf et maladroit, mou dans ses décisions, s'accordait mal avec le caractère fort et sensuel d'Aliénor, cependant les dix premières années de leur vie commune semblèrent se dérouler sans réelle mésentente.

Louis VII écarta sa mère de la Cour, mais conserva les conseillers de son père, dont l'abbé de Saint-Denis, Suger. Il entendait en effet poursuivre la politique de son père et continuer à mettre en valeur le domaine royal. La même année, les travaux de construction de la basilique Saint-Denis débutèrent.

Louis VII fit de multiples concessions aux communautés rurales, encouragea les défrichements et favorisa l'émancipation des serfs. Il prit appui sur les villes en accordant des chartes de bourgeoisie à celles du domaine royal (Étampes, Bourges) et en encourageant le développement de celles qui se trouvaient hors du domaine (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre). Il soutint enfin l'élection d'évêques dévoués au pouvoir royal.

Dès mai 1141, il s'opposa au comte Thibaud II de Champagne et au pape Innocent II au sujet de l'investiture pour l'évêché de Langres pour lequel il voulait imposer un moine de Cluny et le candidat de Bernard de Clairvaux. Il s'opposa à nouveau au pontfe de Rome en tentant d'imposer son candidat au siège de Bourges, en 1141, contre Pierre de La Châtre, quant à lui soutenu par Innocent II. Le pape finit par excommunier Louis VII et Pierre de La Châtre trouva refuge en Champagne. Le roi envahit le comté et, lors de son avancée, incendia, durant l'été 1142, Vitry-en-Perthois et son église dans laquelle s'étaient réfugiés les habitants du village.

Pour mettre fin à ces affaires, il signa le traité de Vitry avec le comte Thibaud II à l'automne 1143. Il accepta l'élection de Pierre de La Châtre pour faire lever l'interdit qui pesait sur le royaume, et le 22 avril 1144, il participa à la conférence de Saint-Denis pour régler définitivement le conflit entre le Saint-Siège et lui.

2. La deuxième croisade

Pour sceller le règlement du conflit, il accepta de prendre part à la Croisade prêchée par saint Bernard et, aux environs de Noël 1145, il annonça sa décision de partir pour porter secours aux États chrétiens de Palestine, alors menacés par les Turcs qui venaient d'envahir le comté d'Édesse (en 1144) et qui y perpétraient le massacre de nombreux chrétiens. Vers Pâques 1146, le roi prit la croix en même temps que de nombreux barons, lors de l'assemblée de Vézelay.

Le 11 juin 1147, Louis VII et Aliénor partirent donc à la tête de trois-cent chevaliers et d'une nombreuse armée, grossie peu à peu par une suite de dizaines de milliers de pèlerins. Se mettant en marche à partir de Metz, ils atteignirent la plaine du Danube, où ils furent rejoints par l'armée de l'empereur Conrad III et de là, passèrent en Asie mineure, arrivant à Constantinople le 4 octobre 1147.

Mais l'expédition fut troublée par la discorde entre les Français et les Germaniques, par l'inexpérience de Louis VII, qui se montra velléitaire et par la perfidie des Byzantins qui, inquiétés par la présence d'une troupe aussi importante, nuisirent plus aux croisés qu'ils ne les aidèrent. Trompé par ces derniers, Louis VII fut battu par les Turcs en Asie Mineure et connut plusieurs revers en Syrie. Il rejoignit à grand peine Antioche, qui était alors aux mains de Raymond de Poitiers, l'oncle d'Aliénor, en mars 1148.

Les Croisés y furent reçus avec soulagement : Raymond espérait que Louis VII allait l'aider à combattre l'ennemi qui l'avait dépouillé de certains de ses territoires, mais le roi ne pensait qu'à gagner Jérusalem. Aliénor tenta en vain de convaincre son mari d'aider son oncle, mais le roi ne se laissa pas fléchir. Désappointée, la reine se vengea par une conduite déshonorante et, selon certaines sources, trompa le roi avec un musulman, capitaine de Raymond de Poitiers. Cette conduite déchaîna contre elle les foudres des chroniqueurs de l'époque : Guillaume de Tyr l'accusa même d'un inceste avec son propre oncle.

Louis VII, forçant son épouse à le suivre, quitta ensuite Antioche et gagna Jérusalem où il accomplit le pèlerinage qu'il s'était imposé. En juin 1148, il tenta de prendre Damas, devant laquelle son armée fut repoussée. Le roi fut même fait prisonnier par les Byzantins et il fallut l'intervention du Normand Roger de Sicile pour qu'il fut délivré. Le couple royal séjourna encore une année en Terre sainte avant de regagner séparément la France.

Au final la participation de Louis VII à cette deuxième croisade fut lourdement préjudiciable à l'avenir du royaume, car l'expédition se solda par un très lourd échec : sur le plan financier, cette expédition avait considérablement appauvri le trésor royal ; sur le plan politique, le roi ne s'était pas occupé du royaume pendant ses deux années d'absence et son autorité sur les grands féodaux avait reculé ; sur le plan militaire, la croisade avait été une succession d'échecs et une partie de la chevalerie et de la grande armée avaient été inutilement sacrifiées ; sur le plan territorial, enfin, la croisade allait provoquer la rupture du roi avec Aliénor, événement dont les conséquences allaient être des plus dramatiques.

3. La séparation d'avec Aliénor

Dès son retour en France, en novembre 1149, Louis VII demanda à se séparer d'Aliénor. Mais le pape Eugène III et l'abbé Suger réussirent à les réconcilier et, en 1150, naquit Alix de France (1150-1195), seconde fille du couple royal.

Cependant, après le décès de Suger, survenu en 1151, le roi désira à nouveau la séparation. Le concile de Beaugency, acquis à sa cause trouva finalement une faille, au motif que le roi Hugues Capet, trisaïeul de Louis VII, avait épousé une sœur du trisaïeul d'Aliénor (ce qui impliquait un cousinage au cinquième degré) et de ce fait, prononça l'annulation du mariage pour des raisons de consanguinité, le 18 mars 1152.

Aliénor reprit sa dot et, le 18 mai 1152, elle épousa en secondes noces le comte d'Anjou Henri Plantagenêt, qui allait devenir roi d'Angleterre en 1154. Il avait 19 ans et elle, 30 ans.

Outre la perte pour le roi de France des territoires que la reine avait apportés dans sa dot, cette faute politique marqua le début d'une rivalité constante entre le royaume de France et le royaume d'Angleterre, rivalité qui dura sous sa première forme jusqu'au milieu du XIIIe siècle. Mais, sur le plan stratégique, surtout, la nouvelle union permit la présence sur le continent d'un redoutable concurrent au roi de France : le Plantagenêt, en effet, détenait par ce biais un empire s'étendant de l'Écosse jusqu'aux Pyrénées et comprenant l'Angleterre, l'Anjou, le Maine, la Normandie, l'Aquitaine et la Bretagne.

4. Fin du règne

Louis VII soutint les révoltes de Bretagne et du Poitou contre l'Angleterre, et celle des fils d'Henri II contre leur père, losque ces derniers lui réclamèrent des apanages. Il fut aidé en cela par le despotisme d'Henri II, qui poussa à la révolte ses grands vassaux, par le soutien du clergé au roi de France, en raison de la piété de Louis VII et des liens historiques étroits entre l'épiscopat et la royauté capétienne.

Au printemps 1154, Louis VII épousa en deuxièmes noces Constance de Castille (1140-1160), qui lui donna une fille, Marguerite de France (1158-1197).

En 1158, Louis VII et Henri Plantagenêt se réconcilièrent et se firent la promesse d'un mariage entre Marguerite de France et Henri le Jeune. Cet apaisement fut toutefois de courte durée : dès mars 1159, Henri II s'en prit au comté de Toulouse et, durant l'été, Louis VII dut le contraindre par la force à lever le siège de cette ville.

En 1160, la reine Constance de Castille mourut en couches, le 4 octobre, et donna au roi une fille nommée Adélaïde, Adèle ou Alix de France, comtesse de Vexin) (1160, 1218/1221). Henri II rendit hommage à Louis VII pour la Normandie, au nom de son fils Henri le Jeune. Louis VII fit alliance avec les comtes de Flandre et de Champagne, et épousa, le 13 novembre, en troisièmes noces, Adèle de Champagne (ou Adèle de Blois), future mère du roi Philippe Auguste (1165-1223) et d'Agnès de France (1171-1240) (ou Anne de France) (1171-1240), qui allait devenir impératrice byzantine.

En 1163, alors que la première pierre de la cathédrale Notre-Dame de Paris fut posée par le pape Alexandre III, Louis VII offrit la somme de deux cents livres pour la construction, dirigée par Maurice de Sully, évêque de Paris. Dans l'affrontement qui opposa Henri II Plantagenêt à Thomas Becket, l'archevêque de Cantorbéry, le roi soutint ce dernier. Mais quatre chevaliers fidèles au roi d'Angleterre tuèrent l'archevêque.

En 1172 et 1173, Louis VII poussa Henri et Richard, les enfants d'Henri II Plantagenêt, à entrer en conflit avec leur père. Fin 1173, Louis VII et Henri II conclurent une trêve provisoire et décidèrent vers le printemps 1174, de marier leurs enfants Alix de France et Richard Cœur de Lion.

En 1177, le pape imposa à Henri II la conclusion du traité d'Ivry, signé le 21 septembre, et par lequel les deux rois se juraient amitié; le traité fut suivi, le 22 juin 1180 par la signature d'un pacte de non-agression.

Le 1er novembre 1179, Louis fit sacrer son fils, Philipe Auguste et épuisé par la maladie, il lui abandonna le pouvoir.

Le 18 septembre 1181, Louis VII mourut. Son fils Philipe lui succéda sous le nom de Philippe II Auguste. La même année, le traité de Gisors marquait la fin des premières hostilités entre la France et l’Angleterre.

5. Bilan du règne

Bien qu'éduqué pour être clerc ou moine plutôt que roi, Louis VII joua un rôle important dans l'histoire de France : il consolida le pouvoir royal dans les provinces qui étaient sous son influence et poursuivit l'œuvre de ses prédecesseurs en combattant le pouvoir féodal ; il sut s'entourer de conseillers de grande qualité et des ordonnances importantes pour la gestion du royaume furent publiées ;

Globalement, en dépit des revers politiques que connut le roi, le royaume s'enrichit durant cette période : l'agriculture se transforma et gagna en productivité, la population augmenta, le commerce et l'industrie se développèrent. Enfin, une véritable renaissance intellectuelle commença et le territoire se couvrit de châteaux-forts construits en pierre.

Cependant, la deuxième croisade fut calamiteuse et la séparation d’avec Aliénor d’Aquitaine constitua une erreur lourde, qui fournit à un vassal jusque-là mineur le moyen de s’imposer, en plaçant le roi de France en infériorité territoriale pendant près d’un demi-siècle. Il fallut l’action de trois grands rois, Philippe Auguste, Louis VIII le Lion et saint Louis, pour redresser la situation et arriver à réduire les conséquences de cette lourde décision.

6. Descendance

  • Avec Aliénor d'Aquitaine :
    • Marie de France (1145 - 11 mars 1198), épouse en 1164 Henri Ier de Champagne, comte de Troyes, dit « Le Libéral ». Régente du Comté de Champagne de 1190 à 1197.
    • Alix de France, (1150 - 1195) , elle épouse Thibaud V de Champagne dit « Le Bon » (1129 - 1191), comte de Blois 1152 - 1191.
  • Avec Constance de Castille, (1140 - 1160) fille de Alphonse VII de Castille.
    • Marguerite de France (1158 - 1197), épouse en 1172 le prince d'Angleterre Henry Court - Mantel, duc de Normandie (mort en 1183), et en 1186, le roi de Hongrie Bela III.
    • Adèle de France (1160-1221) (ou Alix, comtesse de Vexin) (1160 - 1218 ou 1221, épouse en 1195, Guillaume III de Ponthieu (ou de Montgommery).
  • Avec Adèle de Champagne (ou Adèle de Blois) :
    • Philippe Auguste (1165 - 1223), roi de France.
    • Agnès de France (1171-1240) (ou Anne de France) (1171 - 1240), impératrice byzantine par son mariage avec Alexis II Commène en 1180, empereur de Constantinople (1167-1183). Puis par un autre mariage en 1183 avec Andronic Commène, empereur de Constantinople (1110-1185). Vers 1204 elle épouse Théodore Branas seigneur d'Andrinople.
    • Philippe de France (1161), illégitime.

7. Bibliographie

Chronologie des rois de France de 987 à 1830

Hugues Capet
987-996

Robert II
996-1031

Henri Ier
1031-1060

Philippe Ier
1060-1108

Louis VI
1108-1137

Louis VII
1137-1180

Philippe II
1180-1223

Louis VIII
1223-1226

Louis IX
1226-1270

Philippe III
1270-1285

Philippe IV
1285-1314

Louis X
1314-1316

Jean Ier
1316-1316

Philippe V
1316-1322

Charles IV
1322-1328

Philippe VI
1328-1350

Jean II
1350-1364

Charles V
1364-1380

Charles VI
1380-1422

Charles VII
1422-1461

Louis XI
1461-1483

Charles VIII
1483-1498

Louis XII
1498-1515

François Ier
1515-1547

Henri II
1547-1559

François II
1559-1560

Charles IX
1560-1574

Henri III
1574-1589

Henri IV
1589-1610

Louis XIII
1610-1643

Louis XIV
1643-1715

Louis XV
1715-1774

Louis XVI
1774-1791

Louis XVIII
1814-1824

Charles X
1824-1830

Histoire de France - Mérovingiens - Carolingiens - Capétiens - Valois - Bourbons


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