François Ier de France

Alors qu'il est considéré comme le premier monarque de la période de la Renaissance française, son règne permit un développement important des arts en France.

1. Biographie

1.1. Jeunesse

Quand le jeune François accède au trône en 1515 il véhicule l'image d'un roi humaniste. Alors que ses deux prédécesseurs, Charles VIII et Louis XII, avaient consacré beaucoup de temps aux Guerres d'Italie, ils n'avaient pas saisi l'importance du mouvement artistique et culturel qui s'y développait. Leur entreprise avait néanmoins planté le décor qui permit l'épanouissement de la Renaissance en France.

Le contact entre les cultures italienne et française pendant la longue période des campagnes d'Italie, introduisent de nouvelles idées en France, au moment même où François reçoit son éducation. Nombre de ses précepteurs, notamment Desmoulins, son professeur de latin, et Christophe de Longeuil lui inculquent un enseignement très inspiré de la pensée italienne. La mère de François, aussi, s'intéresse de près à l'art de la Renaissance et transmet cette passion à son fils. Si on ne peut affirmer qu'il reçoit une éducation humaniste, il est en revanche sensibilisé, plus que tout autre de ses prédécesseurs, à ce mouvement intellectuel.

1.2. Un prince de la Renaissance

À l'époque où François I^er accède au trône, les idées de la Renaissance italienne ont gagné la France et le roi contribue à leur diffusion. Il commande de nombreux travaux à des artistes. Il fait venir en France les plus grands artistes du moment. Plusieurs travaillent pour lui, dont les plus grands comme Andrea del Sarto et Léonard de Vinci, qui demeure dans le royaume jusqu'à sa mort. Parmi ces derniers, il faut encore citer l'orfèvre Cellini et les peintres Rosso et Primaticcio, chargés de nombreux travaux dans les différents châteaux de la couronne. De plus, François emploie de nombreux agents chargés de rapatrier en France les œuvres de maîtres italiens comme Michel-Ange, Titien et Raphaël. C'est pendant son règne que la collection d'œuvres d'art des rois de France, aujourd'hui exposée au Louvre, commence réellement.

Le roi est aussi un homme de lettres : il s'attache à agrandir la bibliothèque royale, nommant pour cela l'humaniste Guillaume Budé intendant. Pour faciliter la diffusion du savoir il ouvre encore l'accès à celle-ci.

Bâtisseur acharné, il dépense sans compter pour la construction de nouveaux bâtiments. Il poursuit le travail de ses prédécesseurs au château d'Amboise et restaure le château de Blois. Au début de son règne il fait entamer la construction du château de Chambord : ce dernier est fortement influencé par la Renaissance italienne et par la participation de Léonard de Vinci à l'élaboration de ses plans.

François reconstruit le Louvre, transformant la sombre forteresse médiévale dans le style de la Renaissance. Il finance la construction d'un nouvel Hôtel de Ville pour Paris dans le but d'influencer les choix architecturaux. Il construit encore le château de Madrid et reconstruit le château de Saint-Germain-en-Laye. Le plus grand de ses projets est enfin l'agrandissement du château de Fontainebleau, qui devient rapidement son lieu de résidence favori.

1.3. Politique exterieure

Sur le plan militaire le règne de François I^er est moins brillant ; il échoue à l'élection au titre d'empereur du Saint Empire romain germanique et poursuit les vaines guerres d'Italie. Sa défaite la plus terrible est celle de la bataille de Pavie où il est capturé par Charles Quint à cause de l'action du gentilhomme italien, César Hercolani de Forlì, surnommé quant à lui « le vainqueur de Pavie ».

Retenu prisonnier à Madrid, il est contraint de faire des concessions importantes pour être libéré. Il accepte encore d'envoyer comme otages à la cour de Charles Quint le Dauphin et son frère, le futur Henri II. Cependant à son retour en France, François prétexte que ses concessions ont été obtenues sous la contrainte et les rejette. Les enfants royaux ne sont libérés qu'après une dure détention et contre une somme d'argent importante.

Avec lui, la France participe aux grandes découvertes : le roi aide en 1524 les marchands de Lyon et surtout Jehan Ango, l'armateur dieppois, à financer l'expédition de Giovanni da Verrazano en Amérique du Nord; lors de cette expédition, Verrazano découvre Terre-Neuve pour le compte du roi de France. En 1534, il envoie Jacques Cartier explorer le fleuve Saint-Laurent au Québec pour découvrir « certaines îles et pays où l'on dit qu'il se doit trouver grande quantité d'or et autres riches choses ».

Enfin, en matière de diplomatie, François I^er s'allie avec l'Ottoman Soliman le Magnifique pour combattre son ennemi Charles Quint. Aucun traité n'est signé entre la France et l'État musulman, mais une coopération étroite permet aux deux puissances de combattre efficacement la flotte espagnole en Méditerranée.

1.4. Politique intérieure

Louis XII avait laissé une France en bonne santé économique avec une monarchie au pouvoir renforcé face aux féodaux. François I^er continue de renforcer l'emprise de la couronne sur le pays et de consolider l'État, mais dans le même temps il détériore la situation économique du peuple.

Dans son château de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, François signe en 1539 l'édit royal qui fait du français la langue officielle de l'administration en lieu et place du latin. Le même document impose aux prêtres d'enregistrer les naissances et de tenir à jour un registre, c'est le début officiel de l'État civil en France.

Sur le plan des finances, alors qu’il érige de fabuleux châteaux, il déséquilibre sérieusement le budget du royaume, tant et si bien que vers la fin de son règne, le futur Louis XII s’inquiète de dépenses. Les constructions se révèlent être un gouffre financier alors que l’effort de guerre contre les Habsbourg mobilise des sommes énormes. Pour faire face, le roi augmente les taxes : la taille, impôt payé par les paysans, est plus que doublée, et la gabelle, l’impôt sur le sel, est triplée pendant son règne.

François I^er utilise encore de nouveaux moyens pour lever des fonds : il se sépare de pierres précieuses appartenant à la couronne et aliène des territoires royaux qui lui apportent les fonds nécessaires pour financer sa politique. Le roi innove en vendant les charges et offices pour obtenir des liquidités. Bien qu'il n'abuse pas de ce dernier moyen, il commence ainsi un phénomène qui ira en s'amplifiant et qui affaiblira plus tard l'administration du pays, malgré un pouvoir de plus en plus centralisé et efficace.

Le bilan de François I^er paraît mitigé. Il est à l'origine d'une avancée culturelle indéniable pour la France, mais au détriment de la santé économique du pays. Il meurt le 31 mars 1547 au Château de Rambouillet et est enterré aux côtés de sa première épouse, Claude de France, duchesse de Bretagne, à la basilique Saint-Denis. Son fils Henri II lui succède.

2. Descendance

François I^er s'est marié deux fois : le 18 mai 1514, il épouse en premières noces Claude de France (13 octobre 1499 - 20 juillet 1524), la fille du roi Louis XII et d'Anne de Bretagne ; le 7 août 1530, il épouse en secondes noces Éléonore de Habsbourg (1498-1558), fille de Philippe I^er « le Beau », roi d'Espagne. De sa première union, il a eu sept enfants :

1. Louise (1515 - 1517)
2. Charlotte (1516 - 1524)
3. François (28 février 1518 - 10 août 1536), premier Dauphin.
4. Henri II (31 mars 1519 - 10 juillet 1559)
5. Madeleine (10 août 1520 - 2 juillet 1537). Elle épouse Jacques V, roi d'Ecosse (1512-1542).
6. Charles (22 janvier 1522 - 9 septembre 1545)
7. Marguerite (5 juin 1523 - 14 septembre 1574). Elle épouse en 1559 Emmanuel-Philibert (1528-1580), duc de Savoie.

3. Emblème et devise

La salamandre, emblème de François I^er, symbolise le pouvoir sur le feu, donc sur les hommes et sur le monde. La devise Nutrisco & extinguo (« Je m’en nourris et je l’éteins »), qui accompagne parfois cet emblème, prend tout son sens lorsqu’on se réfère au pouvoir sur le feu. On la retrouve en ornement de nombreux caissons sur les murs et les plafonds du château de Chambord, ou encore, sur les armes de la ville du Havre.

4. Bibliographie

• Jean Jacquart, François Ier, Paris, 1994
• (coll.) Jean-Robert Knecht, Patrick Hersant, Un prince de la Renaissance : François Ier et son royaume, Paris, 1998

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