1. Celtique continental
Les langues de ce groupe étaient parlées sur le continent européen avant que le latin propagé par l'Empire romain ne se substitue à elles. Toutes sont maintenant éteintes. Le groupe comprend :
- le gaulois, autrefois parlé en Gaule et en Italie du Nord ; on distingue aussi le norique, parlé en Norique (correspondant approximativement à l'Autriche actuelle) et le galate, parlé en Asie Mineure ; l'apport du gaulois au français a récemment fait l'objet d'études approfondies qui tendent à revaloriser sa part.
- le lépontique, parlé en Italie du Nord antérieurement à la pénétration du gaulois dans cette région ; un alphabet lépontique original est connu.
- le celtibère, autrefois parlé dans l'actuel Aragon et ailleurs dans la Péninsule ibérique.
2. Celtique insulaire
Les langues de ce groupe proviennent toutes de Grande-Bretagne et d'Irlande. On y distingue deux sous-groupes :
2.1. Groupe gaélique (ou goïdélique)
- l'irlandais (qui dérive du vieil irlandais, un idiome littéraire important, parlé entre le VIIIe et le Xe siècle), langue nationale d'Irlande ;
- le gaélique écossais, langue nationale de l'Écosse ;
- le mannois, langue nationale de l'Île de Man.
2.2. Groupe brittonique
- le gallois, langue nationale du Pays de Galles ; au début du Moyen Âge on parlait aussi des formes de vieux gallois ailleurs dans les îles britanniques :
- le cumbrique dans le Rheged et le Strathclyde, régions de l'Ecosse et de l'Angleterre du nord, jusqu'au Moyen-Age
- l'ivernique dans le Leinster en Irlande, parlé durant l'Antiquité
- le cornique, parlé comme langue communautaire en Cornouailles jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ;
- le breton, proche cousin du cornique ─ il est donc classé comme langue celtique insulaire. Bien qu'une influence historique du gaulois sur le breton soit probable, celle-ci ne peut être prouvée. Aussi, l'affirmation d'une filiation entre breton et le gaulois est souvent le fait d'une revendication politique voulant prouver l'ancienneté des Bretons en France.
3. Taxonomie des langues celtiques
Le schéma présenté ci-dessus ne représente qu’une possibilité taxonomique. La division des langues celtiques modernes en deux catégories, gaélique et brittonique, est certaine. Mais un nombre de celticistes défend une hypothèse selon laquelle le brittonique et le gaulois constitueraient un groupe à part (les langues celtiques-P), laissant le celtibère et le gaélique dans un groupe celtique-Q. Cette classification repose essentiellement sur le traitement du *kw hérité de l’indo-européen : en celtique-P ce phonème devient /p/, tandis qu’en celtique-Q demeure / kw/. On illustre cette différence par les mots pour « tête » : penn en breton, ceann en irlandais (où c note /k/).
Les opposants à l’hypothèse de l’originalité du celtique insulaire répondent que l’évolution du kw en /p/ est assez superficielle et n’a pu empêché, en tous cas, l’intercompréhension. Ils considèrent comme plus profondes les particularités du celtique insulaire : les prépositions fléchies, les mutations consonantiques ou encore l’ordre syntaxique VSO (voir plus bas).
On a autrefois regroupé les langues celtiques avec les langues italiques au sein d’une famille dite italo-celtique pour des raisons de proximité diverses (utilisation de désinences pronominales au sein des flexions nominales thématiques, par exemple). Cette taxonomie est cependant désormais caduque, l’interprétation actuelle ne faisant de ces points communs que des coïncidences ou des effets d’interférence linguistique.
4. Particularités des langues celtiques modernes
Bien qu'il existe une diversité considérable au sein des langues celtiques actuelles, on note plusieurs traits communs qui les distinguent des langues voisines :
- la mutation consonantique (par lénition, eclipsis, voisement, etc.) importante des consonnes initiales après divers mots-outils ;
- des prépositions fléchies ;
- l'ordre syntaxique verbe sujet objet non marqué (surtout dans les langues gaéliques et dans les formes anciennes des langues brittoniques);
- des particules préverbales (dans les langues brittoniques) ;
- l'existence de deux genre grammaticaux (il y en avait trois en brittonique et en vieil-irlandais)
- la formation du génitif par l'apposition ;
- un article défini sans article indéfini en regard (sauf en breton);
- une numération en partie vigésimale (à base 20).
Par exemple :
- Ná bac le mac an bhacaigh is ní bhacfaidh mac an bhacaigh leat (cette phrase en irlandais est aussi un virelangue).
Mot à mot : pas dérange-pas avec fils le mendiant et pas dérangera fils le mendiant avec-toi.
Traduction : « Ne dérange pas le fils du mendiant et le fils du mendiant ne s'en prendra pas à toi. »
Notes :
- bhacaigh /waki/ (génitif de bacach) est le résultat de la lénition de bacaigh ;
- leat est la deuxième personne au singulier de la préposition le ;
- remarquer l’ordre VSO de la deuxième partie de la phrase, avec les particules négatives ná et ní.
- Pedwar ar bymtheg ar bedwar hugain (gallois).
Mot à mot : quatre sur quinze sur quatre vingts. Traduction : « quatre-vingt-dix-neuf ».
Notes :
- remarquer le système vigésimal ;
- bymtheg est la forme lénifiée de pymtheg, ainsi que bedwar pour pedwar.
5. Bibliographie
R. Gray et Q. Atkinson, « Language-tree divergence times support the Anatolian theory of Indo-European origin », dans la revue Nature du 27 novembre 2003.
6. Articles connexes
- linguistique
- dictionnaire des langues
Thème:langue indo-européenne
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