La langue - ou les dialectes - originellement parlés par les Francs ainsi que leur faciès culturel sont rattachés au groupe ethno-linguistique indo-européen germain occidental (contrairement aux Angles, Frisons, Goths ou Saxons qui sont des Germains orientaux).
1. les ethnies de la ligue des Francs
Les ethnies qui composent la ligue des Francs sont vraisemblablement :
- les Chamaves
- les Chattes ou Chattuariens
- les Ansivariens ou Ampsivariens
- les Bructères
- les Quades
- les Saliens, établis près de la rivière Sale et des bouches de l'Yssel
- les Chérusques
- les Angrivariens
- les Hattuaires
- les Tubantes
- les Tenctères
- les Usipètes
- les Sugambres ou Sicambres, qui n'étaient pas considérés, à l'origine, comme des Francs.
- les Chauques, établis au nord-est des Frisons, Saxons ou Francs ?
1.1. les Grandes Invasions
Au IIIe siècle, les Francs effectuent régulièrement des raids dans l’empire romain, qu’ils viennent piller aux côtés d’autres peuples germaniques (notamment en 256-257). Le IVe siècle marque toutefois une période de répit et de reconquête pour Rome. Au Ve siècle, l’ethnonyme Francs ne désigne plus que des auxiliaires de l’armée romaine, alors presque entièrement barbarisée : ces derniers sont mobilisés aux côtés d’autres Germains pour défendre les frontières –notamment rhénane et armoricaine– contre d’autres ennemis plus menaçants, tels que les Huns ou les Saxons.
2. Les Mérovingiens
Parmi les Francs qui sont entrés de longue date au service de l’Empire, se trouvent vers le milieu du Ve siècle les Saliens : ceux-ci sont solidement établis au nord-est de la Gaule. L’ancêtre légendaire de leur chef, Childéric, se nomme Mérovée. Au Ve siècle, profitant de la disparition des cadres du pouvoir impérial en occident, Childéric, qui porte le titre de roi (c’est-à-dire de commandant militaire), se pare également du titre de « proconsul des Gaules » et se fait appeler général : il contribue ainsi à perpétuer l’illusion de la grandeur impériale, alors même que le territoire qu’il contrôle n’égale pas la taille d’une région française actuelle.
Son fils, Clovis (germ. Hlodowecus) lui succède à Tournai, très certainement en 481. Pour s’imposer aux évêques, aux patrices et à la population gauloise chrétienne, il s’installe à Soissons où il vient de vaincre son principal concurrent : un autre général romano-barbare nommé Syagrius. Là, il subit pendant plusieurs années l’influence de l’évêque de Reims, Rémi, et écoute –selon l’historiographie postérieure– les conseils de sa femme burgonde, Clothilde, convertie au rite catholique comme la majorité de la population gallo-romaine. Peut-être à la veille d’une bataille importante contre les Alamans, à Tolbiac, ce païen promet de se convertir à la foi chrétienne s’il est victorieux. Tenant parole, il reçoit le baptême en 496 ou 498 à Reims, avec 3000 de ses guerriers (Ibid.). Par la suite, il tente même d’inculquer des principes chrétiens à son peuple, bien que ce dernier demeure largement païen.
Après une suite de victoires sur ses rivaux barbares, notamment sur les Burgondes, Clovis apparaît, au début du VIe siècle, comme l'un des premiers rois germaniques d'occident, posture qui est renforcée par son adoption de la religion chrétienne dominante, par opposition à l'arianisme des Wisigoths d'Espagne ou des Lombards du nord de l'Italie. Il gagne –en tous cas– le soutien des élites gallo-romaines et parvient à fonder une dynastie durable : les Mérovingiens.
Depuis la Neustrie et l’Austrasie, les deux principaux royaumes issus du partage qui a lieu à la mort de Clovis, en 511, les successeurs de Clovis règnent sur la Gaule jusqu’au milieu du VIIIe siècle, non sans s’entredéchirer dans plusieurs luttes fratricides (dont la légende noire de Brunehaut et Frédégonde marque le point culminant). L’apogée de la dynastie a lieu durant le long règne de Dagobert Ier. Il faut noter que pendant cette période, comme sous la dynastie suivante des Carolingiens, il n’est pas question de France, mais d’un royaume des Francs : les rois germaniques, en effet, ne règnent pas sur un territoire, mais sur un peuple. Et encore, leurs sujets, selon leur origine et le droit auquel ils demeurent soumis, conservent leur personnalité de Gaulois, Burgondes, etc.
3. Les Carolingiens
Dès la fin du VIIe siècle, alors que la vie des royaumes mérovingiens est marquée par des querelles sanglante entre les Francs neustriens (à l'ouest) et austrasiens (à l'est), les derniers rois sont cantonnés à un rôle de souverain d'apparat : le pouvoir, émietté, est aux mains des aristocrates terriens alors que la notion d'État a disparu. La culture latine a progressivement reculé au cours des deux derniers siècles. Ces évolutions s'inscrivent dans un contexte de crise économique qui a mis à mal l'ensemble des repères de l'occident antique : elle est notamment due à la fermeture des routes du commerce méditerranéen.
C’est dans ce contexte que commence l’ascension d’une nouvelle famille. Parmi les réels détenteurs du pouvoir, les maires du Palais austrasiens reprennent de facto le contrôle de l’ensemble du royaume des Francs, avant de renverser le dernier mérovingien et de former leur propre dynastie : il s’agit des Pippinides, qui forment la dynastie des Carolingiens. Soucieux de légitimer leur coup d’état, les Pippinides rattachent quant à eux leur origine à Francus, un Troyen légendaire, et continuent sur ce plan à perpétuer le pouvoir antique par la tradition.
Mais en réalité, l’ascension des Carolingiens marque l’entrée réelle dans le Moyen Âge : alors que le royaume des Francs s’étend en Germanie (en Frise, puis en Saxe, continuant une série de conquêtes commencée à la fin du VIIe siècle), la Gaule disparaît des sources pour céder la place à la Francie. Le centre du pouvoir se déplace géographiquement vers le nord-est et des cités épiscopales antiques vers les domaines ruraux des comtes carolingiens. Il est remarquable que dans le même temps, les hommes de lettre, conscients de la disparition de la culture antique, tentent de la faire renaître : c’est la Renaissance carolingienne. Dans ce contexte, Charlemagne, le deuxième et le plus prestigieux souverain carolingien est couronné Empereur des Francs et des Romains en l’an 800, à Rome. Mais sa tentative de restaurer l’Empire d’Occident ouvre la voie à un monde nouveau.
4. Naissance de la France
En 842, les serments de Strasbourg, faits entre les fils et petits-fils de Charlemagne, héritiers de l'Empire qui se déchirent, témoignent de l'usage de langues qui sont totalement différentes à l'Ouest et à l'Est. Ils sont suivis du traité de Verdun en 843, qui consacre de fait la division de l'Empire carolingien en trois, puis bientôt deux royaumes. Ce dernier est ainsi l'acte de naissance de la France, et par opposition, il préfigure la future Allemagne, limitée aux territoires situés à l'Est du Rhin.
Au Xe siècle, l’arrivée au pouvoir d’une dynastie saxonne, les Ottoniens, en Germanie, et celle des Capétiens en Francie occidentale marquent la fin de la dynastie des Caroligiens. Le terme Francs reste toutefois en usage pour distinguer les habitants de la France durant le Moyen Âge et c’est par le nom de franj que les chroniqueurs arabes décrivent au XIIIe siècle les croisés.
5. Sources
- Histoire des Francs, de Grégoire de Tours
- Chroniques, de Frédégaire, Pseudo-Frédégaire et continuateurs
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