Modèle:Cours d'eau La Durance est une rivière à régime torrentiel.
À partir du XIXe siècle et surtout durant la seconde moitié du XXe siècle, elle subît d'importants travaux d'aménagement qui ont eu pour effet de détourner la majeure partie de ses eaux vers l'étang de Berre.
L'ouvrage le plus important issu de ces travaux est le barrage hydroélectrique de Serre-Ponçon (1961), dont la retenue homonyme constitue le plus grand lac artificiel d'Europe. À partir du confluent de la Durance avec l'Ubaye, un canal utilise la majeure partie de son débit pour alimenter quinze centrales hydroélectriques.
Une partie de la Durance constitue la frontière méridionale du Parc naturel régional du Luberon et du département du Vaucluse.
1. Affluents et villes traversées
Les principaux affluents de la Durance sont :
- rive droite
- le Buëch : 90 km ; bassin : 1 490 km²
- le Jabron
- rive gauche
- l'Ubaye : 80 km ; bassin : 1 010 km²
- le Sasse
- le Vançon
- la Bléone : 70 km : bassin : 906 km²
- l'Asse
- le Verdon : 175 km ; bassin : 2 270 km²
Parmi ces derniers, le Verdon a fait l'objet d'un aménagement hydroélectrique simultané à celui de la basse Durance sur son cours moyen et inférieur.
Les départements et principales villes traversés sont :
- Hautes-Alpes (05) : Briançon [1], Embrun [2]
- Alpes-de-Haute-Provence (04) : Sisteron [3], Oraison [4]
- Bouches-du-Rhône : Peyrolles-en-Provence [5], Mallemort [6]
- Vaucluse (84) : Cavaillon [7]
2. Histoire
Au Pliocène, la Durance était un fleuve et se jettait dans la mer au niveau du golfe de Fos : ses dépôts ont formé la plaine caillouteuse de la Crau. Au Quaternaire, après avoir été captée par un affluent du Coulon, son cours fut détourné vers le Rhône, qu'elle joint aujourd'hui non loin d'Avignon.
Les plus anciennes traces d'occupation humaine le long de la Durance sont au confluent de la Bléone (grotte de l'Escale) et datent du Paléolithique supérieur.
Durant l'Antiquité, la rivière (parfois assimilée à un fleuve) était réputée pour être difficilement franchissable en raison de ses eaux tumultueuses et de la largeur de son lit. À l'époque préromaine, elle constituait notamment une frontière naturelle entre différents peuples gaulois établis le long de son lit, comme les Cavares (Cavaillon) et les Salyens (Bouches-du-Rhône). Des bacs devaient permettre de la franchir, notamment à la hauteur de Pertuis, ville dont le nom conserve le souvenir de cette fonction.
Néanmoins, son cours constituait aussi une voie majeure reliant les Alpes à la Basse-Provence : à ce titre, la Voie Domitienne romaine suivait son lit jusqu'aux Alpes pour desservir la Narbonnaise. Au Moyen Âge, l'itinéraire devint un important chemin pour les pélerins. De nos jours, enfin, l'autoroute inachevée de Sisteron–Gap bénéficie encore de la pénétrante qu'offre la Durance pour désenclaver la haute Provence et, à terme, le Champsaur.
Sur le plan économique, à partir du Moyen Âge et jusqu'au dernier quart du XIXe siècle, les eaux de la Durance furent notamment utilisées pour le flottage du bois, commerce placé aux mains de radeliers professionnels de l'Embrunnais (l'arrivée du chemin de fer dans les vallées alpines mit fin à cette activité), tandis qu'un réseau serré de chemins de desserte était utilisé par les travailleurs saisonniers alpins, ou « gavots », pour gagner la basse-Provence.
Durant la même période, d'importants travaux d'endiguement furent d'abord motivés par la nécessité de mettre un terme aux dégats provoqués par les crues récurrentes de la rivière : ainsi, un proverbe d'Ancien Régime citait la Durance parmi les trois fléaux de la Provence.
Crues historiques de la Durance :
- 1843
- 1856
3. Formation géologique, hydrologie et aménagement
Après son passage dans d'étroites gorges alpines sur son cours supérieur (en amont du lac de Serre-Ponçon), le bassin versant de la Durance, qui couvre au total près de la moitié du territoire de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est caractérisé par une plaine fertile qui s'ouvre de part et d'autre du piémont de son cours moyen (jusqu'à la cluse de Mirabeau) et s'étale jusqu'au massif du Luberon au nord et jusqu'aux Alpilles au sud sur son cours inférieur.
L'ensemble couvre trois « territoires » distincts : les massifs alpins du sud, le piémont pré-alpin de haute-Provence et la plaine de basse-Provence. Cette dernière, riche en alluvions, est réputée pour ses cultures maraîchères, notamment au niveau de Cavaillon. Or, la Durance y joue un rôle majeur, puisqu'elle y constitue à la fois la principale ressource en eau et la principale voie de communication vers le nord-est.
Parmi les accidents géologiques qui ont déterminé le tracé actuel du cours de la Durance, il faut citer l'enfoncement de la rivière dans le Gapençais, dans la barre de Sisteron et enfin dans l'anticlinal de Mirabeau où la cluse de la Durance atteint 300 mètres de profondeur.
Jusqu'au pont de Mirabeau, la pente de la Durance est forte (trois pour mille) et explique tant l'importance historique des digues dressées par l'Homme sur son cours (notamment à Sisteron, Manosque et Pertuis ; les premières connues datent du XIIe siècle), que le développement des villes situées à proximité de son cours en hauteur, à l'abri des crues.
L'aménagement contemporain de la Durance, entrepris à partir de janvier 1955 et de la « Loi d'aménagement de Serre-Ponçon et la basse Durance » a considérablement modifié l'hydrologie de la rivière.
4. Barrage de Serre-Ponçon et aménagements hydroélectriques
Le barrage de Serre-Ponçon (à 780 mètres d'altitude), construit au confluent de la Durance et de l'Ubaye de 1955 à mai 1961 a constitué par sa mise en eau un lac artificiel comparable en volume au lac naturel d'Annecy, avec 1,2 milliards de mètres cubes d'eau stockés sur une superficie de 2 900 hectares (dont 200 millions de mètres cubes réservés à l'agriculture).
Plus grand barrage d'Europe avec une hauteur de 120 mètres et une basse de 600 mètres d'épaisseur, Serre-Ponçon utilise son propre poids pour résister à une partie de la pression.
À partir de la retenue, un canal bétonné, dit « canal de la Durance » ou « canal E.D.F. », dévie la plus grande partie de l'eau de la rivière jusqu'à l'étang de Berre en suivant le lit naturel de cette dernière.
Dans le lit naturel, il reste aujourd'hui les rejets des canaux d'irrigation secondaires à vocation agricole (leur alimentation est faite par le canal E.D.F.), les apports des affluents en aval du barrage de Serre-Ponçon et le « débit réservé » par Électricité de France : celui-ci a constamment augmenté depuis 1961 et devrait doubler d'ici 2050.
L'ensemble constitue un débit jusqu'à dix fois inférieur au débit estival (d'étiage) antérieur à la mise en eau de Serre-Ponçon. Il peut varier exceptionnellement de 70 à 10 000 mètres cubes par seconde, avec une moyenne établie entre 125 et 350 mètres cubes par seconde. Son contrôle, qui vise à assurer les besoins en eau et en électricité tout en luttant contre les étiages et les crues, est assuré par un ensemble d'ouvrages gérés par Électricité de France.
Cette dernière alimente d'autre part par son canal une quinzaine de centrales hydroélectriques, fournissant près de la moitié des besoins en électricité de la région par ce moyen.
5. Morphologie, faune et flore
La moyenne et basse Durance forme encore un « lit en tresses », constitué de bras multiples, vivants ou morts : ce dernier s'explique par les importantes variations passées de débit. Toutefois, le lit actuel tend à se fixer et sa largeur s'est considérablement réduite.
Les différents écosystèmes interdépendants qui correspondaient à cette morphologie (en eau vive et en eau morte) cèdent aujourd'hui leur place à des ripisylves. Une végétation arborée (aulnes et peupliers) se développe en effet sur le lit de galets du lit naturel.
La faune s'est quant à elle développée durant les dernières décennies : en particulier, plus de 300 espèces différentes d'oiseaux peuplent la Durance, soit en permanence (un peu moins de la moitié), soit lors de migrations saisonnières. 75 espèces de mammifères sont connues, parmi lesquelles les castors et les musaraignes aquatiques ont été rejoints récemment par le rat musqué, espèce allogène.
Depuis la fin des années 1980, 36 espèces de poissons ont été recensées au total lors de l'ensemble des opérations d'échantillonage, parmi lesquelles truites, brochets, carpes et barbots dominent. Certaines espèces sont faiblement représentées : bouvières, rotengles et loches de rivière. Les affluents de la Durance sont à dominante salmonicole avec un peuplement faible. ([8])
La baignade est interdite en moyenne et basse Durance et la pèche y est règlementée.
6. Voir aussi
- Durance (homonymie)
7. Liens externes
- Les gorges de la Durance sur la ligne de chemin de fer Veynes-Briançon (site personnel)
- Syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance (site institutionnel)
- Communauté de communes de la moyenne Durance (site institutionnel)
- Identification des différents lits de la Durance par photo-interprétation (document sur le site REPORTERRE.NET : Webzine de Géographie)
- Réseau Sismique Provence sur le site du Laboratoire de Géophysique et Géodynamique de l'Université de Provence III : sismicité en Durance.
8. Sources
- Jean Giudicelli, La Durance, principale rivière du Sud-Est de la France. Un patrimoine écologique et un axe de vie. (étude, Maison régionale de l’eau)
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