Ætius

Intérêt
(Flavius) Ætius (parfois francisé en Aétius) est un général romain qui obtint les titres de « Patrice » en 433 et de « maître de la milice » pour les Gaules : ils lui furent conférés par Placidie (Gallia Placidia), la mère du jeune empereur Valentinien III.

L'historiographie française et romantique a fait de lui « le dernier des Romains », en raison de ses victoires contre les barbares et de l'époque à laquelle il vécut, peu avant la déposition du dernier empereur romain d'Occident (476).

En réalité, loin d'être le défenseur de la romanité contre la barbarisation de l'empire, Ætius fut un chef de guerre qui sut asseoir son pouvoir sur des alliances de circonstance avec les principaux chefs fédérés de son époque, s'appuyant sur les uns pour empêcher les autres de gagner trop de pouvoir. Il pratiqua, en cela, la même politique que ses compatriotes, mais elle lui apporta d'avantage de succès en particulier en Gaule.

Fils d’un certain Gaudentius qui, bien que probablement d’extraction barbare, s’était élevé au titre de maître de la milice et plus tard de Comte d’Afrique, Ætius naquit à Dorostolus en Mésie à la fin du IVe siècle.

Durant sa jeunesse, il fut envoyé comme otage auprès d'Alaric, puis à la cour de Rhuas, le roi des Huns. Ces derniers étaient tour à tour les principaux rivaux et alliés de l'empire. Alors qu'ils s'en prenaient à l'empire d'Orient, Ætius les utilisa comme auxiliaires contre les Germains rhénans qui menaçaient la Gaule. Dans le même temps, il sut s'attirer les faveurs du parti « anti-barbares » qui avait triomphé à Rome et qui avait provoqué la chute du général romano-vandale Stilicon.

Il s'illustra dans la défense de la Gaule en repoussant les Francs orientaux au delà du Rhin, en venant à bout des bagaudes d'Armorique et en battant les Francs saliens de Clodion, à Helesmes. Ce dernier chef barbare conclut un traité avec le général en 428, traité qui fit d'eux des « fédérés » combattant pour Rome et qui les autorisa à s'installer dans l'empire, en l'occurence près du fisc impérial de Tournai : Il s'agit là des origines du futur royaume franc de Clovis.

Ætius battit également les Burgondes de Gunthar qui étaient entrés en Gaule et les força à s’installer – ou plutôt, négocia leur installation – en Sapaudia (la future Savoie, comprenant les territoires entre les Alpes et le Jura).

Enfin, il chargea le roi des Alains qui étaient établis sur la Loire, Goar, de surveiller les Armoricains. Ainsi, il contribua par sa politique à dessiner certaines des frontières de la Gaule du haut Moyen Âge.

Mais la notoriété d'Ætius est surtout due à ce que l'Historiographie a fâcheusement nommé « bataille des Champs catalauniques ».

Cette bataille se déroula en réalité au lieu-dit campus mauriacus près de Troyes et marqua la fin de l’invasion des Huns, menés par Attila, en Gaule. Ætius y commanda une coalition romano-barbare conjointement avec le roi wisigoth Alaric et les Burgondes, Alains, Saxons et Francs qui étaient leurs alliés.

Triomphant, il fut finalement victime des jalousies que ses victoires lui avaient apportées à Rome. Il mourut, en effet, assassiné sur l'ordre de Valentinien III, en 454.


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Sujets Licence GFDL · Personnalité de la Rome antique
Contenu sous droits d'auteur — Dernière mise-à-jour : 2016-10-26 06:36:17




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