La charge, théoriquement attribuée par le souverain, passa aux mains de l'aristocratie franque et fut le plus souvent transmise de père en fils. Ainsi, en Austrasie, l'ascension de la famille des Pépinides, descendants de Pépin de Herstal et maires du palais austrasien de père en fils, entraîna l'avènement de la dynastie carolingienne, après la déposition du dernier roi mérovingien, Childéric III. Ce dernier fut enfermé dans un monastère par Pépin le Bref en 751. Le Maire du palais demanda alors au pape Zacharie de le reconnaître comme souverain du royaume franc. Acclamé en 751, il fut sacré à Saint-Denis, en 754.
L'accroissement du pouvoir des maires du palais fut progressif : les fonctions de ces derniers leur permirent de s'imposer et de diriger effectivement le royaume à la place du roi, non sans résistances. Ainsi, Dagobert Ier, conscient de la menace qu'ils représentaient, se sépara du maire Pépin de Landen afin de reprendre personnellement le pouvoir. Mais à sa mort, le royaume retomba définitivement aux mains des maires pépinides : ses descendants, souvent très jeunes et d'une espérance de vie très courte, ne pouvaient régner sans l'aide des Grands, à la tête desquels se trouvaient les Pépinides. Ceux-ci surent profiter de la situation et en vinrent progressivement à nommer les évêques, les comtes et les ducs, à signer les traités avec les royaumes voisins, et enfin, à décider et à mener les campagnes militaires : l'expansion austrasienne en Frise, notamment, fut à la fois de leur fait et constitua un important facteur pour accroître leur influence, grâce aux terres qu'ils distribuèrent à la noblesse franque...
En fin de compte, le souverain mérovingien, privé de tout pouvoir effectif, n’eut plus aucune fonction : de là naquit la légende des « rois fainéants » (fait néant), justifiée par les torts prêtés aux derniers Mérovingiens par la nouvelle dynastie carolingienne.
Principaux maires du palais des royaumes francs :
- Saint Arnoul (vers 582 - 641) : évêque de Metz (612 - 627) et maire du palais d’Autrasie sous le règne de Dagobert Ier.
- Pépin de Landen : maire du palais sous le règne de Dagobert Ier, il fut évincé pour calmer ses prétentions, mais à la mort de Dagobert, il recouvra sa fonction à la demande de la régente du royaume.
- Grimoald (? - 714). Fils de Pépin de Herstal, maire du palais d’Austrasie (698).
- Anségise (? - 695), fils de Saint Arnoul, maire du palais d’Austrasie.
- Pépin de Herstal (ou de Heristal, dit aussi Pépin le Jeune (16/12/635 (Jupille, Belgique) - 714). Neveu de Grimoald, maire des palais d’Austrasie, Neustrie et Bourgogne.
- Charles Martel (vers 676 (Quiercy-sur-Oise) - 741). Fils de Pépin de Herstal, maire des palais d’Autrasie et de Neustrie, duc de France (737-741).
- Pépin le Bref (vers 715 (Jupille, Belgique) - 14/09/768 (Saint-Denis) ). Fils de Charles Martel, maire des palais de Neustrie, de Bourgogne et de Provence, roi de (Neustrie) (751 - 768), roi de France (752).
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Thème:royaume des Francs