Émile Gallé naît dans une famille protestante de Nancy le 4 mai 1846.
Son père, Charles Gallé (1818-1902), est un artiste peintre. Ce dernier maîtrisait l'art délicat des l'émaux. Après son mariage avec Fanny Reinemer, jeune femme issue d'une famille de négociants en faïences et en cristaux, il lance l'entreprise familiale dans une production propre et y rencontre le succès. C'est dans cette ambiance éclectique qu'Émile reçoit une éducation à la fois attentive et audacieuse.
Après des études secondaires à Nancy couronnées par le diplôme du Baccalauréat, Émile se rend à Weimar en 1865 : il y apprend l'allemand et y poursuit des études de minéralogie. À Meisenthal, il suit ensuite une formation aux métiers du verre et de la céramique. Son approche n'est pas simplement théorique et Émile ne craint pas de s'initier au soufflage. Il adjoint à cela de bonnes connaissances en ébénisterie et, surtout, la passion familiale pour les sciences naturelles et plus particulièrement pour les plantes : cette dernière l'amène au dessin.
Par ailleurs, empreint d'une éducation huguenote, Émile Gallé mène une vie simple, voire austère. Il étudie les plantes et les animaux, en particulier les insectes. Quelques fois, il seconde son père. Le soir, il lit et annote la Bible, ou encore feuillette des recueils de poésie. Ces influences sont déterminantes surtout vers 1882, après qu'il a assimilé les différentes expériences de sa jeunesse.
1. Formation
De 1862 à 1866 : Il réside en Allemagne, en particulier à Weimar.
1866 : il réside à Meisenthal, dans la vallée de la Sarre, où il travaille dans les verreries de Burgun, Schwerer & Cie. C'est là qu'il développe ses connaissances sur la chimie du verre.
1870 : Émile est de retour en France, à Saint-Clément où, avec Victor Prouvé, il compose un service de vaisselles rustiques avant de s'engager volontairement comme soldat durant la guerre.
1871 : Émile se rend à Londres où il travaille au musée de Kensington et dans les jardins botaniques royaux de Kew.
À Paris, Émile Gallé étudie ensuite l'art des cristaux anciens, les émaux de masse des lampes arabes de Philippe-Joseph Brocard, les vases de verres aux riches matières, quasi-chinoises, et l'art japonais d'Eugène Rousseau.
Il retourne alors à Nancy, ayant découvert de nouvelles voies d'exploration dans le domaine de la verrerie : il s'emploie alors à imiter la nature avec des stries, des nœuds, des éclats, des reflets, des ombres, des marbrures.
Il superpose les couches de matières et y interpose des feuilles d'or et d'argent. Il suscite des bullages et des rayures.
2. Parcours professionnel
1875 : Émile Gallé épouse Henriette Grimm, fille d'un pasteur de la région.
1877 : il reprend les activités développées par son père. Il s'installe à La Garenne et, travailleur acharné, développe l'affaire familiale.
1878 : Il participe à l'Exposition universelle. Sa renommée s'étend au monde entier : il obtient quatre médailles d'or.
1883 : il construit de vastes ateliers de faïenceries, de verreries et d'ébénisteries. Il s'y réserve une pièce au centre où il élabore ses projets. De nombreux artistes, artisans travaillent alors pour lui : vers 1889, ils sont environ trois cent. Il interdit à ses collaborateurs de reproduire une fleur sans en avoir le modèle sous les yeux.
1885 : il ouvre un comptoir à Paris
1897 : il ouvre un comptoir à Francfort puis à Londres.
2.1. Expositions et récompenses
1884 : Il expose à Paris La Pierre, le Bois, la Terre, le Verre obtient une médaille d’or.
1889 : Il reçoit le grand prix de l'exposition universelle. Il est fait officier de la Légion d'honneur.
1893 : Il participe à l'exposition universelle de Chicago.
1894 : Il participe à l'exposition d'art décoratif de Nancy.
1897 : Il participe à l'exposition de Munich ou il reçoit une médaille d'or
1900 : Couronnement de sa carrière : 2 grands prix, une médaille d'or. Il est nommé commandeur de la Légion d'honneur et le 19 mai, il est admis à l'Académie Stanislas de Nancy. Il y effectue un discours de réception sur le décor symboliste.
1901 : Il participe à l'exposition de Dresde. La même année, il crée l'École de Nancy avec Victor Prouvé, Louis Majorelle, Antonin Daum et Eugène Vallin, alliance d'industriels qu'il préside.
1902 : Il participe à l'Exposition des Arts Décoratifs de Turin. Couvert d'honneurs et de gloire, il devient membre de la société des Beaux-Arts de Paris et de plusieurs sociétés savantes.
3. Technique
C’est fort improprement qu’on parle de l’œuvre verrière d’Emile Gallé sous le nom de pâte de verre. La pâte de verre désigne en réalité des verres colorés pilés, dont on garnit des moules portés au feu, et qu’on démoule ensuite.
La pâte de verre est une matière bulleuse, selon la granulométrie du verre utilisé, qui prend à la lumière un aspect cireux, mat, transluscide ou ponceux, comme le montrent les œuvres délicates de Charles Cros ou d'Argy Rousseau.
Si Gallé connaissait cette technique, l'essentiel de sa production était soufflé non pas en verre, mais en cristal, c'est-à-dire avec adjonction de sels de plomb. À la paraison initiale de cristal, Gallé ajoutait des couches nouvelles colorées d'oxydes métalliques, des inclusions, avant de souffler la pièce de cristal, de la retravailler d'inclusions nouvelles, d'appliques, de feuille d'or ou d'argent.
Lors du refroidissement, les différences de dilatation de ces couches étaient la cause d'accidents très fréquents, l'ouverture des fours révélant une casse impressionnante qui faisait la rareté des pièces réussies.
Issues de la halle de cristallerie, les pièces étaient alors retravaillées par gravure, à la roue pour les plus précieuses, à l'acide fluorhydrique pour les plus courantes. On dégageait ainsi un décor en camée, le plus souvent floral, rencontre heureuse des hasards du soufflage et du savoir faire des taillandiers.
Chaque pièce portait la signature de Gallé, avec des variantes qui donnent lieu à catalogue. Après la mort de Gallé, en 1904, ses verreries continuèrent à produire jusqu'en 1914. La signature était alors accompagnée d'une étoile, que des antiquaires peu scrupuleux n'hésitent pas aujourd'hui à faire meuler.
4. Voir aussi
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