Predator de John McTiernan

Intérêt
Voilà un film de John Tiernan, réalisé en 1987, dont le début – film d'action pur et dur, voire primaire - n'augure en rien de la suite et révèle, au final, un original film de science-fiction devenu culte.


Table des matières

1. ANALYSE


Une étoile filante traverse un ciel nocturne et ouvre le film, en un prélude allusif mais annonciateur du cauchemar à venir. Dans une jungle d’Amérique du sud un commando dirigé par le major Dutch Schaeffer (Arnold Schwarzenegger) s’apprête à attaquer un groupe de guérilleros qui détient un ministre et d’autres otages.

Ce scénario fait forcément penser à Rambo 2. Mais le film ne tarde pas prendre un tour insolite, puis original et se transforme finalement en film d’action fantastique. Car dans cette épaisse forêt se produisent des événements inattendus qui échappent à toute explication rationnelle.

La forêt joue ici le rôle du vaisseau spatial du Alien de Ridley Scott : environnante, infranchissable, surplombante, oppressante, menaçante, elle fait naître, en une remarquable gradation, des sentiments que les personnages finissent par ne plus contrôler : surprise, puis inquiétude, peur et panique face à l’innommable, enfin. Dans ce huis clos étouffant de la forêt qui emprisonne, la menace permanente vient de nulle part et de partout à la fois. Surtout, cet « ennemi », barbare et sanguinaire dans ses attaques, reste invisible et les quelques traces qu’il laisse ne sont humainement pas identifiables. Pire, il semble même se jouer de ses victimes. Dès lors, s’engage une lutte à mort entre les rescapés et leur assaillant invisible, qui débouche sur l’un des plus étonnants combats du cinéma.

John Mac Tiernan signe là un film de genre rare : avec une maîtrise implacable, il ne cesse de nous surprendre pendant plus de cent minutes avec la plus simple des situations : un huis clos, quelques personnages et un ennemi inconnu constituent le point de départ d’un suspens, constamment renouvelé, s’achevant en apothéose au cours des dernières vingt minutes, qui nous font passer du spectacle d’un combat barbare à l’antique à une chute de récit qui réintroduit, sarcastiquement, le plus moderne des fléaux de l’époque.

Cette fin, tout à fait inattendue, révèle tout l’humour du réalisateur – et son détachement par rapport au genre (cf. son commentaire audio) – dans son réemploi de la musique de Randy Newman (composée en guise de célébration de Le Meilleur de Levinson [1]) pour saluer, de la plus humoristique des façons, le vainqueur qui se croyait, lui aussi, « le meilleur ».

Surtout, ce final étonnant nous renvoie, nous autres spectateurs, à la violence de l’être humain à travers l’Histoire : le rire sardonique de la créature, « imité  » de l’un des membres disparu du commando, sert de point d’orgue - ô combien ironique - à une réflexion salutaire sur notre propre espèce... civilisée, à l’origine d’un certain champignon atomique. Cette créature venue de l’espace n’est, in fine, qu’une « imitation  », certes très améliorée, de ce que peut faire l’espèce humaine.

Un excellent film d’action fantastique à conseiller pour son pouvoir de fascination intact un quart de siècle plus tard.


2. SYNOPSIS


Un engin extra-terrestre entre dans l'atmosphère quelque part au-dessus de l' Amérique centrale.

Au sol, un commando de cinq hommes, dont Schaeffer qui le dirige, a pour mission officielle de retrouver un homme politique et son adjoint. Un hélicoptère conduit l'unité spéciale auquel s'est joint George Dillon, un ami de Shaeffer aujourd'hui agent de la CIA, au cœur de la jungle guatémaltèque. Le groupe découvre des corps atrocement mutilés près d'un hélicoptère. Pressé de questions, Dillon est obligé de révéler la vérité à Schaeffer qui exprime violemment sa désapprobation: il s'agit, en fait, d'attaquer un camp de guérilleros pour retrouver les disparus.

Peu après, le commando découvre le camp de guérilleros qu'il anéantit, et fait prisonnière une femme, nommée Anna. Retournant au point de ralliement avec l'hélicoptère qui les a amenés, les membres du commando se fraient difficilement un chemin dans l'épaisse jungle. Anna essaie de s'échapper mais l'un des commandos le rejoint : c'est alors qu'il est attaqué par une créature étrange dotée d'une force hors du commun et dont la perception utilise la thermographie infrarouge. Anna est épargnée, mais peu après, c'est au tour d'un autre membre du commando qui est victime de la créature qui parvient à s'échapper malgré un feu nourri tiré sur elle.

Anna confie ce qu'elle sait sur les agissements de cette créature devenue un véritable mythe pour les indigènes et les guérilleros de la jungle.

Les survivants mènent une chasse sans merci contre cette créature nantie de pouvoirs inconnus. Mais en vain : elle ajoute de nouvelles victimes à son tableau de chasse. Bientôt, il ne reste plus que Anna et Schaeffer comme seuls survivants. Ce dernier demande à Anna de rejoindre au plus vite le point de ralliement avec l'hélicoptère. Quant à lui, il découvre fortuitement que la créature ne peut le voir dès l'instant que la boue dissimule le rayonnement thermique de son corps. Une poursuite de plus en plus sauvage et sanglante oppose alors Shaeffer à la créature jusqu'au corps à corps final en forme de hallalli, qui réserve une dernière surprise : sur le point de mourir écrasée, la créature, éclatant d'un rire sardonique, actionne un mécanisme qui déclenche une explosion... nucléaire !

Un hélicoptère arrive...


3. FICHE TECHNIQUE


  • Titre : Predator
  • Réalisation : John McTiernan
  • Durée : 106 mn
  • Année : 1987
  • Scénario : Jim et John Thomas
  • Photographie : Donald McAlpine
  • Direction artistique : Frank Richwood et Jorge Sainz
  • Décors : John Vallone
  • Costumes : Marilyn Vance
  • Montage : Mark Helfrich et John F. Link
  • Musique : Alan Silvestri
  • Producteurs : John Davis, Lawrence Gordon et Joel Silver
  • Sociétés de production : Twentieth Century Fox Film Corporation, Silver Pictures, Amercent Films, Davis Entertainment, Lawrence Gordon Productions et American Entertainment Partners L.P.
  • Distribution : 20th Century Fox

Distribution :

  • Arnold Schwarzenegger (VF : Richard Darbois) : Alan « Dutch » Schaefer
  • Carl Weathers (VF : Med Hondo) : George Dillon
  • Elpidia Carrillo (VF : Anne Jolivet) : Anna Goncalves
  • Bill Duke (VF : Sady Rebbot) : Mac Elliot
  • Jesse Ventura (VF : Jacques Frantz) : Blain Cooper
  • Sonny Landham (VF : Joël Martineau) : Billy Sole
  • Richard Chaves (VF : Luc Bernard) : Jorge "Poncho" Ramirez
  • Shane Black (VF : Bernard Lanneau) : Rick Hawkins
  • Robert G. Armstrong (VF : Pierre Hatet) : Homer Phillips
  • Kevin Peter Hall : Le Predateur et le pilote de l’hélicoptère (scène finale)



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et plus précisement par le contrat Creative Commons Paternité - Partage des Conditions Initiales à l’Identique Licence France 2.0 de Creative Commons, plus connue sous le nom de "CC-BY-SA".


Droits d'auteur © Henri PHILIBERT-CAILLAT



4. BANDE ANNONCE




 
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Contenu sous droits d'auteur — Dernière mise-à-jour : 2019-05-19 09:39:05




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