Il est mort vers 418, dans des circonstances inconnues.
Un peu plus de quatre ans après le sac de Rome par Alaric, un jeune prêtre de l'église de Braga , sans doute d'origine bretonne, Orose , quitta son diocèse de Galice pour se rendre en pèlerinage en Terre sainte. Sur son chemin, il s'arrêta en Afrique; il y rencontra Augustin qu'il informa de la situation de l'Église d'Espagne, en lui demandant son aide pour lutter contre les hérésies origénistes et priscillianistes qui s'étaient développées dans la péninsule. Les problèmes théologiques abordés à ce propos intéressaient l'évêque d'Hippone qui demanda à Orose un mémoire sur le sujet . En effet, les hérésies développées en Espagne étaient en relation directe avec la question de la nature et des origines de l'âme, sur laquelle Augustin travaillait alors, tout en rédigeant les livres IV-V de la Cité de Dieu pour répondre aux attaques des païens : ceux-ci imputaient à l'« impiété » chrétienne la responsabilité des massacres et des pillages perpétrés dans l'Empire par les barbares.
Augustin, qui avait pu apprécier, au cours de leurs entrevues, le zèle et le talent d’Orose, lui demanda de préparer une liste d’arguments historiques contre les païens en complément des trois premiers livres de la Cité de Dieu, parus en 413. Cette demande, le praeceptum, fut le point de départ de la réflexion historique d’Orose, réflexion qui devait aboutir à une œuvre monumentale : les sept livres des Histoires.
Pour obéir à la requête d’Augustin, Orose procéda à des recherches préliminaires, puisant dans les Historiarum libri ab Vrbe condita de Tite-Live pendant l’hiver 414 – 415, puis, quand la saison de la navigation commença, il interrompit son travail pour se rendre en Palestine, comme il en avait eu l’intention au départ. Il se rendit auprès de Jérôme, à qui il remit une importante lettre d’Augustin, et se trouva ainsi mêlé à la polémique contre le moine Pélage, dans un débat d’idées virulent que Jérôme entretenait avec sa passion habituelle. Orose participa ensuite au synode de Jérusalem (juillet 415), au cours duquel fut évoquée la controverse entre Pélage et ses accusateurs, en s’efforçant de représenter contre le moine breton l’orthodoxie défendue par Jérôme et par Augustin; mais les débats de l’assemblée, présidée par l’évêque Jean, tournèrent au détriment des Latins, dont Orose fut un porte-parole maladroit à cause de l’insuffisance de ses connaissances en grec. Par la suite, Pélage se justifia devant le concile de Diospolis (20-23 décembre 415) et ses accusateurs firent figure de calomniateurs. Entre temps, Orose, accusé de blasphème, avait dû présenter sa propre défense en écrivant un petit traité : le Liber apologeticus contra Pelagianos.
Au début de janvier 416, Orose quitta la Palestine par la voie de terre ; il rapportait avec lui un volumineux courrier pour les évêques d’Afrique et de Numidie, ainsi qu’un fragment des reliques du protomartyr Étienne, que Lucien de Kaphar Gamala avait découvertes à Jérusalem pendant la tenue du concile de Diospolis. Revenu en Afrique, il s’acquitta des commissions dont on l’avait chargé, revit Augustin, puis s’installa à Carthage; il y rédigea ses Histoires dans leur version définitive, en y intégrant les fruits des ses recherches de l’hiver 414 – 415. L’œuvre dut être achevée à la fin de l’été ou au début de l’automne 417 ; Orose la dédia à Augustin, puis se disposa à rentrer en Espagne, où il estimait la paix et la sécurité rétablies. On sait qu’il aborda aux Baléares et, la saison étant déjà bien tardive pour naviguer, qu’il avait sans doute le projet de gagner Tarragone par mer, puis de finir son voyage jusqu’à Braga par voie de terre. Il séjourna quelque temps à Minorque à la fin de 417, ne put passer en Espagne comme il l’espérait, et décida de revenir en Afrique ; avant d’embarquer, il confia à l’évêque Sévère les reliques d’Étienne qui se révélèrent miraculeuses. À partir de là, les traces d’Orose se perdent ; on n’a plus aucun témoignage de son existence, et il est probable qu’il disparut dans un naufrage au cours de la traversée.
Dans les sept livres des Histoires, Orose, que l’on présente trop souvent abusivement comme un simple disciple d’Augustin d’Hippone, a développé des thèses personnelles originales, très différentes des idées d’Augustin et parfois même en contradiction avec celles-ci. À partir d’une démarche destinée à montrer, en accord avec le praeceptum augustinien, que le sac de Rome par Alaric n’était que l’un des nombreux malheurs subis par l’humanité, et qu’il n’avait pas été causé – ou rendu possible – par l’abandon du culte civique romain, Orose a posé le principe de l’existence du mal dans le monde comme la conséquence des péchés des hommes, a démontré que les malheurs de l’humanité diminuaient en fréquence et en intensité au fur et à mesure des progrès de l’Église, et a situé les invasions barbares dans le cadre d’une eschatologie millénariste fondée sur des parallèles chronologiques entre Babylone, Rome, Carthage et la Macédoine. Ce faisant, il a composé la première histoire universelle chrétienne, depuis la création du monde jusqu’à son temps (ab orbe condito usque ad dies nostros), une histoire dont la présence dans toutes les bibliothèques médiévales importantes atteste l’immense succès, en même temps que la durée de l’influence d’un auteur qui a été aussi la source de savants compilateurs, de Cassiodore à Paul Diacre en passant par Isidore de Séville et Bède le Vénérable.
Orose, Paul
Orose, Paul
Orose, Paul
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