Bullitt de Peter Yates

Intérêt
Ce film de Peter Yates est devenu depuis 1968 un classique du film policier, notamment grâce à l'interprétation de Steve McQueen, excellent dans un rôle de policier intègre.


Table des matières

1. ANALYSE


Ce film du réalisateur anglais Peter Yates tourné en 1968 reste aujourd’hui encore l’une des références du film policier moderne. On peut y voir trois raisons principales.

D’abord, grâce à un scénario inventif qui utilise la règle du temps limité (l’inspecteur Bullit dispose de 48 heures seulement pour trouver les preuves de ce qu’il avance) et à une réalisation efficace (montage nerveux des séquences qui supprime les temps morts, même si certaines scènes d’intimité évitent au film de n’être qu’un film d’action en lui conférant une humanité certaine) qui privilégie deux séquences fortes : d’une part, la célèbre course d’automobile dans les rues abruptes de San Francisco (longues voitures qui « glissent » à chaque dérapage ; voitures surpuissantes, dont une Mustang, qui « décollent » de l’asphalte à chaque sommet de colline pour retomber violemment en déséquilibre et en glissades) et sur la Corniche où s’achève le duel en apocalypse. D’autre part, la séquence de l’aéroport et la poursuite nocturne au milieu des avions qui atterrissent ou décollent.

Ensuite, grâce à un Steve Mac Queen impassible, sorte de Bogart moderne, interprétant sobrement son rôle mais exprimant une grande tension intérieure et une détermination impressionnante tout au long de sa confrontation contre la mafia.

Enfin, précisément, grâce au thème éternel de la lutte contre le Mal et son double visage : la mafia soutenue par le monde politique (en l’occurrence le sénateur Chalmers, excellemment joué par Robert Vaughn). Une collusion qui entraîne Bullit dans une course contre la montre mortelle. Mais le film apporte une note originale en mettant l’accent sur la contamination du Mal qui infecte ceux qui le combattent : Bullit est ainsi amené à user de méthodes violentes et illégales et à se montrer moins sensible à la souffrance d’autrui, comme le lui reproche sa femme Cathy.

Le film s'enrichit ainsi d'une réflexion désenchantée sur le métier de policier qui ne permet pas de satisfaire aux idéaux de justice : la justice n'étant pas « forte », il faut donc recourir à la force pour accéder à la justice...

La musique prenante de Lalo Schifrin accentue la tonalité tragique, amère et désabusée d’un film qui est devenu un classique du genre.


2. SYNOPSIS


Pour mieux asseoir sa réputation, le sénateur Walter Chalmers désire faire témoigner lors d’un procès Johnny Ross, un gangster, que ses acolytes veulent éliminer. Son chef, le capitaine Bennett, propose le lieutenant Franck Bullit à l’homme politique qui ne semble pas convaincu par ce choix.

Or, bien qu’il soit étroitement surveillé dans une chambre d’hôtel par les subordonnées de Franck Bullit, un tueur parvient à blesser grièvement Johnny Ross qui avait ouvert la porte de la chambre sans prévenir les policiers.

Chalmers estime que Bullitt a échoué dans sa mission et le menace de briser sa carrière. Il intervient même de façon pressante auprès de Bennett pour que Franck Bullit soit déchargé de sa surveillance. Bennett refuse, faisant toujours confiance à son subordonnée d’autant plus que ce dernier lui révèle l’étrange agissement de Johnny Ross faisant entrer un tueur dans sa chambre.

Au cours de son enquête, Franck Bullit met à jour les relations troubles qui existent entre le sénateur et la pègre, ainsi que la corruption de la police – à travers l’inspecteur Baker.

Par ailleurs, Bullitt est confronté à la défiance de son amie Cathy qui lui reproche de devenir inhumain et violent à l’image de ceux qu’il combat. Il se retrouve ainsi seul dans sa lutte contre la criminalité et la corruption.

Johnny Ross est achevé par deux tueurs sur le lit de l’hôpital où il était soigné. La course poursuite spectaculaire qui s’ensuit entre la voiture de Franck Bullitt et celle des tueurs s’achève dramatiquement par la mort de ces derniers.

Franck Bullitt se rend finalement compte que celui que l’on faisait passer pour Johnny Ross n’était qu’un prête-nom. Il prend le vrai Johnny Ross en chasse alors qu’il s’apprête à prendre un avion pour s’enfuir en Europe et l’abat sur la piste même de l’aéroport.


3. FICHE TECHNIQUE


  • Réalisation : Peter YATES.
  • Année : 1968.
  • Scénario : Alan R TRUSTMAN, Harry KLEINER, d’après le roman de Robert L PIKE.
  • Directeur de la photographie : William A FRAKER.
  • Musique : Lalo SCHIFRIN.
  • Production : A Solar Production.
  • Distribution : Warner Bros.
  • Durée : 114 minutes.

Distribution :

  • Franck Bullitt : Steve McQUEEN.
  • Walter Chalmers : Robert VAUGHN.
  • Cathy : Jacqueline BISSET.
  • Delgetti : Don GORDON.
  • Weissberg : Robert DUVALL.
  • Capitaine Bennett : Simon OAKLAND.
  • Baker : Norman FELL.
  • Docteur Willard : George Stanford BROWN.
  • Stanton : Carl REINDEL.
  • Ross/Renick : Pat RENELLA.
  • Eddy : Justin TARR.
  • Ross : Felice ORLANDI.
  • Pete : Victor TAYBACK.
  • Wescott : ED PECK.



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Droits d'auteur © Henri PHILIBERT-CAILLAT


4. BANDE ANNONCE




 
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Contenu sous droits d'auteur — Dernière mise-à-jour : 2015-02-05 15:33:51




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