1. Biographie
Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 à Jamaïca Plain, près de Boston, est le premier enfant d'Otto Plath, professeur d'entomologie à l'université de Boston et originaire d'Allemagne, et de son épouse Aurelia, femme au foyer. Trois ans plus tard, ils donneront un frère à Sylvia, Warren.
C’est avec la mort de son père, en 1940, des suites d’une embolie due à un diabète non-soigné, que naquit la légende de Sylvia Plath. Elle a alors huit ans et ce drame la marquera à jamais. Sa disparition sera un motif récurrent dans son oeuvre, aussi bien dans ses poèmes que dans ses nouvelles (« Parmi les bourdons » in Carnets intimes et « Océan 1212 W » in Le jour où M.Prescott est mort).
Peu avant la mort d’Otto, Sylvia découvre la poésie lorsque sa mère lui lit Le triton abandonné de Matthew Arnold. Sa vie s’en trouve bouleversée. « Je venais de découvrir une nouvelle manière d’être heureuse » dira-t-elle des années plus tard, lorsqu’elle sera devenue un auteur reconnu.
Dès l'adolescence, elle envoie poèmes et nouvelles à des magazines américains. En 1950, elle intègre le Smith College, près de Boston. Elle écrit chaque jour à sa mère, habitude qu’elle conservera jusqu’à sa mort.
En 1952, elle commence à afficher des signes de grande fébrilité, témoignant d'une peur profonde de vivre. Elle arrive à chasser ses angoisses grâce à son enthousiasme pour ce qu'elle fait et ce qu'elle veut accomplir. Cependant, fin 1953, de retour de New York où elle a passé un mois en tant que rédactrice du magazine Mademoiselle, elle sombre dans un état de profonde dépression et doit subir un traitement aux électrochocs. En août, après une tentative de suicide, elle est hospitalisée dans plusieurs établissements psychiatriques. Cette expérience douloureuse sera à l’origine de son seul roman jamais publié, La cloche de détresse, qu’elle écrira sept ans plus tard.
En 1954, elle retourne à Smith College, ses lettres à sa mère se veulent rassurantes. Diplômée en 1955, elle obtient une bourse pour le collège de Newnham, à l’université de Cambridge, en Angleterre, et accomplit enfin son rêve d’étudier dans ce pays.
Le 26 février 1956, alors qu’elle vit en Angleterre, Sylvia fait une rencontre qui bouleversera sa vie : lors d’une soirée célébrant la naissance de la nouvelle revue littéraire Saint Botolph’s Review, elle rencontre le poète Ted Hughes. Ils convoleront en justes noces quelques mois plus tard et seront mari et femme les six prochaines années, vivant un bonheur sans nuages. Ils auront deux enfants: Frieda, née en 1960 et Nicholas, deux ans plus tard. En 1960, Sylvia publie son premier recueil de poésie, The Colossus. A l'automne 1962, le couple vole en éclats lorsque Sylvia découvre l'infidélité de Ted, qu'elle chasse de la maison. Elle vivra dans leur maison avec les enfants tout l'automne.
Durant cette période, Sylvia écrit chaque matin un ou plusieurs poèmes avant de réveiller ses enfants. Ce sont ces poèmes, réunis dans le recueil Ariel, publié après sa mort, qui feront sa renommée. En décembre 1962, elle obtient la location de l'ancienne maison de Yeats, dans le nord de Londres. Le 14 janvier 1963, elle publie son premier roman, La cloche de détresse (The Bell Jar), en grande partie autobiographique, qui connaît un bon accueil critique. Son journal fait référence à deux autres romans évoquant sa relation avec Hughes, et qui auraient disparu. Le 11 février, elle se donne la mort à son domicile.
Peu de temps après sa mort, Sylvia Plath fut rangée dans les poètes « confessionnels », mouvement américain formé autour du poète Robert Lowell, et qui souffraient d'un certain déséquilibre psychologique. Bon nombre de ses écrits seront publiés après sa mort et le recueil Collected Poems obtiendra le prix Pulitzer de poésie à titre posthume.
Accusé pendant longtemps d’être à l’origine du suicide de sa femme, Ted Hughes publie en 1998 Birthday Letters. Il s’agit d’un recueil de quatre-vingt-huit poèmes de Hughes entrelacés avec ceux de Sylvia, et qui témoigne de l’amour qu’il lui portait, au-delà de sa mort. Hughes mourut en octobre 1998.
2. Bibliographie
Poésie
- 1960 : The Colossus
- 1965 : Ariel
- 1971 : La traversée (Crossing the Water)
Arbres d’hiver (Winter Trees) - 1981 : Collected Poems
- 1985 : Selected Poems
Fiction
- 1963 : La cloche de détresse (The Bell Jar)
- 1977 : Johnny Panic and the Bible of Dreams (nouvelles)
(Le jour où M.Prescott est mort et Carnets intimes en France)
Documents autobiographiques
- 1976 : Letters Home, Correspondence 1950-1963
- 1982 : Journals
Littérature pour enfants
- 1976 : L’histoire qu’on lit au bord du lit (The Bed Book)
- 1996 : Ca ne fait rien (The It-Doesn’t-Matter Suit)
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Illustration Première de couverture de l’édition Harper de la correspondance de S. Plath : The Letters of Sylvia Plath, Volume 2: 1956-1963 (Sylvia Plath, éd. Peter K. Steinberg, Karen V. Kukil, Harper ed., 2018). Une notice critique en a été publiée par Emily Van Duyne dans la Harvard Review Online, site auquel cette image est empruntée[1].