L'Histoire

Intérêt
L'étude de l'histoire - science humaine - peut-elle atteindre à une objectivité comparable à celle des sciences physiques ou biologiques ?


1. Introduction


Le passé qui nous intéresse quand nous parlons d’histoire est celui où nous retrouvons les actions humaines sous les différents aspects de la politique, de l’économie et de la juridiction. L’histoire se définit « comme la science des hommes dans le temps. »

Cependant nous pouvons nous demander si l'étude du passé relève d'une étude scientifique. Les historiens de la fin du XIX° siècle, après avoir subi l'influence du positivisme, ont cru à la possibilité d'une science historique. Leurs efforts pour y parvenir sont légitimes mais soulèvent quelques réserves. Dans la mesure même où l'historien s'attache aux événements singuliers et aux faits contingents, il ne peut procéder par généralisation et énoncer des lois sur le modèle des sciences physiques. Aussi sommes-nous conduits à reconnaître à l'histoire un statut spécifique lié aux méthodes qu'elle emploie et que son objet peut lui assurer.


2. L'objet historique


Il se définit par deux caractères : la singularité et la contingence. L'événement historique est unique en son genre. Et si l'on entrevoit parfois des similitudes, elles sont toujours imparfaites. L'événement est par nature fortuit et si Napoléon a décidé d'envahir la Russie, il aurait pu tout bien ne pas en envisager la conquête. La particularité et la contingence de l'événement historique conduit à se demander si l'histoire relève de la science ou de l'art. Si nous prenons le théâtre, le roman ou l'épopée, nous observons qu'ils nous présentent des situations singulières dont l'intérêt est de nous exposer des processus psychologiques ou bien de nous présenter des réalisations esthétiques. Par analogie, on a pu considérer l'événement historique comme susceptible de fournir une excellente matière à la narration.

C'est ce qui explique les conceptions de l'histoire depuis l'Antiquité jusqu'au XVIII° siècle. Le grec s'applique à narrer les faits prodigieux du héros. Louis XIV confie à Racine le soin d'écrire l'histoire de son règne. Il faut attendre le XVIII° siècle pour voir se préciser l'objet actuel de l'histoire. Dans l'esquisse d'un tableau historique des progrès de l'être humain, Condorcet (1743-1794) suggère cet objet : Jusqu'ici l'histoire politique n'a été que l'histoire de quelques hommes. Ce qui forme véritablement l'espèce humaine, la masse des familles qui subsistent presque en entier de leur travail, a été oubliée. »  Qu'il soit merveilleux ou quotidien, le passé humain pose un problème quant à sa saisie. Il se signale par son ambiguïté. Dans la mesure même où il exprime un ensemble d'actions terminées qui échappent par leur éloignement dans le temps à l'observation directe de l'historien, il constitue un en-soi. Et, dans ce cas, le passé apparaît comme chosifié et le fait qu'il est terminé, fini, le structure comme nature. A ce niveau, nous pourrions parler du fait historique. Et si le passé n'était que nature, c'est-à-dire en-soi. Or, le fait historique ne peut pas être considéré comme un fait physique. Il ne se déroule pas devant le regard de l'historien. Aussi doit-il être reconstitué par l'historien. Dans la reconstitution, l'historien doit retrouver le passé lorsqu'il était présent indéterminé, c'est-à-dire libre.


3. La méthode en histoire


Au XIX° siècle et au début du XX° siècle, l'historien accordait une attention particulière aux résultats obtenus dans les sciences de la nature. Par souci d'objectivité, il s'attachait aux faits sans esquisser la moindre interprétation. Seignobos (1854-1942) et Langlois (1863-1929) exposaient les événements sans s'interroger sur les intentions qui les avaient fait naître ou bien qui les sous-tendaient. Mais l'objectivité ne devenait-elle pas préjugé car si l'objectivité signifie le souci de respecter les différents aspects de la réalité, peut-on pour autant se montrer objectif lorsque l'on traite un fait historique comme une chose ? L'objectivité du fait historique n'est alors pas sauvegardé puisque l'on oublie la part de liberté qu'il exprime. D'ailleurs, il convient aussi de se débarrasser du préjugé positiviste qui situe l'objectivité au niveau de l'objet historique. Le réel ne saurait se réduire à la totalité des objets ; il se situe, bien au contraire, au niveau de l'interdépendance du sujet et de l'objet.




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Droits d'auteur © Sophe LAUZON



 
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Contenu sous droits d'auteur — Dernière mise-à-jour : 2020-10-21 11:58:35




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