Acacia : bois dur, compact et élastique, de couleur jaune, veiné de brun. L’acacia ne craint pas les attaques des parasites du bois (communément désignés sous le nom de « vers ») et résiste aux altérations de l’air et de l’eau. Il conserve longtemps sa coloration et se polit facilement. Introduit en France par le botaniste J. Robin en 1778, il est parfois appelé "robinier" ou "faux acacia". Utilisé en placage pour les marqueteries, il sert également, en raison de sa dureté, à confectionner des petites pièces tournées en bois massif.
Acajou : ce bois provenant des Antilles fut introduit en Angleterre dès la fin du XVIe siècle sous le nom de mahogany. Il se distingue par son grain serré qui lui donne une grande résistance, sa couleur brun-roux et sa facilité à être poli. Utilisé le plus souvent en placage, débité en feuilles de 1 à 2 mm, il était aussi taillé en planches massives pour fabriquer des meubles dans les principaux ports qui recevaient les cargaisons des navires de la Compagnie des Indes occidentales. On regroupe sous les appelations « meubles de port » ou « mobilier portuaire » les commodes, secrétaires, scribans et armoires en acajou massif fabriqués à Bordeaux, Nantes, La Rochelle ou à Saint-Malo. Selon leurs veinages, les acajous sont qualifiés de "flammés", "mouchetés", "chevillés" ou "moirés". Les plus beaux acajous provenaient de Cuba ou de Saint-Domingue. Depuis le début du XXe siècle, on leur a substitué les acajous africains, plus clairs et plus tendres, appelés owietenia.
Amarante : ce bois d’origine américaine, notamment de Guyane, est caractérisé par sa dureté et sa teinte d’un rouge lie de vin. Il est souvent utilisé en marqueterie pour encadrer les motifs principaux.
Amboine : ce bois originaire d’Asie, de couleur jaune tirant sur le rouge, est parcouru de veines plus claires. Utilisé en marqueterie au XVIIIe siècle, il fut remis à l’honneur sous Charles X, puis vers 1925. À cette époque, la loupe d’Amboine, caractérisée par des cercles et par des ramifications, produit des effets décoratifs appréciés.
Bilstod : on désigne communément sous ce nom l’arbre à caoutchouc américain. Le bois de cet arbre fut utilisé pour remplacer l’acajou, notamment pendant la guerre d’indépendance des Etats-Unis, lorsqu’il était devenu extrêmement difficile d’importer des Indes occidentales.
Bogwood : ce terme anglais (littéralement "bois de marécage") désigne un bois, généralement du chêne, poncé par des immersions prolongées dans des tourbières ou des zones marécageuses et noirci par un procédé spécial de séchage. Ce traitement confère au bois un aspect proche de celui de l’ébène, beaucoup plus coûteux, et était utilisé, surtout à l’époque élisabéthaine, pour la marqueterie et les placages. En France, au XIXe siècle on utilise le poirier noirci pour imiter l’ébène.
Bois de rose : bois précieux, de texture compacte, obtenu à partir de certaines plantes tropicales, notamment brésiliennes, sans rapport avec le rosier. Au moment de la coupe, il présente une teinte jaune pâle qui s’assombrit au cours du séchage pour devenir rosée. En raison des effets chromatiques raffinés qu’il permet d’obtenir, il fut très employé par les ébénistes français et anglais, particulièrement aux XVIIIe et XIXe siècles. Toutefois, sa teinte tend à s’estomper en vieillissant.
Bois de violette : bois précieux tiré de différentes sortes d’acacias. Caractérisé par une texture compacte et par une teinte rougeâtre ou violacée, il a beaucoup été utilisé en marqueterie.
Bois d’oranger : bois dur, de couleur blanche et jaune, fréquemment employé par les fabricants de meubles français pour la marqueterie.
Bois fruitier : cette appelation regroupe les bois tirés des arbres fruitiers sauvages à l’origine. Souvent de couleur claire et variant légèrement suivant ses qualités, le bois fruitier servit principalement à la marqueterie, mais aussi à la réalisation de meubles régionaux. Parmi les arbres concernés, le pommier, le poirier, l’alisier blanc, l’alisier torminal et le cormier (sorbiers) ont été abondamment utilisés.
Bouleau : ce bois dur et résistant de couleur blanchâtre est très répandu en Europe. Sa solidité et son élasticité en font un matériau idéal pour la fabrication de sièges et de pieds de mobilier. Il fut très utilisé en ébénisterie au XVIIIe siècle, notamment en Russie et en Europe centrale.
Buis : ce bois très compact est de couleur jaunâtre. Extrait de l’arbuste du même nom, une plante méditerranéenne sauvage mais qui peut aussi être cultivée, le buis a été utilisé pour la réalisation de pièces de marqueteries.
Caroubier : ce bois dur de couleur rougeâtre est caractérisé par une structure veinée et compacte et fort apprécié en ébénisterie. L’arbre dont il est extrait est typique des régions méditerranéennes.
Cèdre : ce bois clair, relativement tendre, résistant et parfumé, est fort apprécié en ébénisterie. Le cèdre est originaire d’Afrique et d’Asie Mineure (Liban) mais aussi d’Amérique du Nord (Canada). Le cèdre du Liban (le plus beau) se caractérise par un bois jaunâtre veiné de rouge avec lequel les Égyptiens fabriquaient déjà des objets rituels. Le cèdre de Maurétanie, de couleur rougeâtre, fut utilisé en Europe pour la réalisation d’éléments sculptés.
Cerisier : ce bois précieux, d’origine orientale, est de texture compacte et de teinte rougeâtre. Il est utilisé depuis la Renaissance par les ébénistes européens pour la réalisation de marqueteries mais il servit également à la fabrication de meubles régionaux d’usage courant.
Charme : ce bois dur et compact de couleur claire est surtout utilisé pour la réalisation de motifs de marqueterie.
Châtaignier : ce bois clair dont la teinte oscille entre le blanc et le jaune-brun est d’une texture très compacte et se trouve surtout dans les régions méditerranéennes. Il est très apprécié des ébénistes qui l’emploient généralement pour le bâti de certains meubles. Chargé de tanin, le châtaignier a la propriété d’écarter araignées, vers et insectes, mais il se tâche facilement.
Citronnier : ce bois très dur, de couleur claire et à veinures délicates est fourni par le Citrus limonum.
Chêne : ce bois commun en Europe, dur et dense à la fois, est utilisé pour la réalisation de mobilier régional en bois massif et d’usage courant. De teinte claire, il fonce en vieillissant, mais peut être blanchi.
Cyprès : ce bois des régions méditerranéennes est parfois utilisé. Les espèces les mieux adaptées à l’ébénisterie sont le cyprès français, qui donne un bois rose pâle à veinures brunes, et le cyprès asiatique, à veinures vertes.
Cytise : ce bois très dur de teinte verdâtre est fourni par un arbuste d’Europe centrale et méridionale. Il est surtout utilisé en France pour des travaux d’ébénisterie.
Ébène : ce bois dur, compact et fort résistant est extrait de l’ébénier, un arbre originaire des zones tropicales de l’Afrique et de l’Asie. Noir profond à reflets brillants ou brun rougeâtre, l’ébène fut utilisé dès le Moyen Âge par les Hollandais, pour la fabrication de coffrets marquetés et de berceaux d’enfant. Son utilisation se répandit dans toute l’Europe au XVIIe siècle pour la réalisation de meubles précieux : il donna alors son nom à l’ébénisterie. L’ébène est souvent imité au moyen de bois de poirier ciré et passé à la noix de galle.
Frêne : ce bois de teinte blanchâtre, à veinures brun jaunâtre, est fourni par des arbres originaires d’Amérique mais existant aussi en Europe. Sa texture, élastique, résistante mais plutôt légère, le rend facilement sujet à l’attaque des vers. C’est pourquoi il est généralement réservé à la fabrication de meubles d’usage courant.
Gaïac : cet arbre de Guyane française fut importé dès le XVIe siècle en Europe; il donne un bois très dur et compact, de couleur verte à veinures sombres. Connu sous le nom de "bois saint" ou "bois de vie" en raison de ses vertus thérapeutiques, il fut surtout utilisé par les ébénistes français.
Hêtre : le bois du hêtre européen est homogène et dur. De teinte grise à rose, il offre de bonnes résistances mécaniques et se prête aux finitions ; il est surtout utilisé pour réaliser des meubles en « bois blanc », destinés à être peints, ou bien des sièges.
Macassar : ce bois proche de l’ébène provient d’Indonésie et se caractérise par des veines rouge-orangé. Il est le bois de prédilection des ébénistes de l’époque Art Déco (l’essence est désignée sous l’appelation « ébène de macassar »).
Merisier : ce bois proche du cerisier (ceriser des oiseaux), à grain sevré et prenant une belle patine blonde est utilisé pour la fabrication de meubles régionaux, notamment dans l’ouest et le sud-ouest de la France.
Noyer : ce bois précieux de texture compacte à veinures sombres et rougeâtres, de teinte marron plus ou moins foncée, fut très utilisé à la Renaissance dans toute l’Europe, et notamment en Italie, pour la fabrication de meubles de luxe et pour des travaux de marqueterie et de sculpture. Il est l’essence noble par excellence des meubles régionaux du XVIIIe siècle.
Olivier : ce bois dur et compact de couleur jaune à veinures verdâtres est utilisé pour le placage des meubles ou la marqueterie.
Orme : ce bois assez dur mais de texture assez irrégulière est par conséquent sujet aux cassures malgré sa résistance aux insectes. De teinte rougeâtre, à veinures sombres, il fut surtout utilisé en Europe du Nord pour la fabrication de meubles d’usage courant. Il est également recherché pour ses « loupes », qui permettent des placages où les ramifications forment des motifs naturels.
Palissandre : ce nom est donné à différentes essences originaires d’Amérique du Sud. Elles ont en commun une texture compacte et résistante et une coloration allant du rose au brun violacé. Le palissandre est très employé en ébénisterie pour la marqueterie et le placage des meubles précieux.
Peuplier : ce bois léger, pas très résistant, de couleur blanchâtre tirant vers le jaune ou le gris est principalement employé pour la fabrication du contre-plaqué. Les fabricants de meubles allemands l’utilisèrent pour le placage ou le décor des meubles Biedermeier.
Pin : ce bois assez compact et résistant, à veinures rectilignes, est de couleur claire, blanc, jaune, parfois rougeâtre. On l’utilise depuis l’antiquité pour la fabrication de meubles rustiques ; à partir du XVIIe siècle, il a servi à faire des meubles destinés ensuite à être plaqués ou dorés, puis à faire des meubles destinés à être peints.
Platane : ce bois peu résistant est d’un travail aisé. De couleur jaune brun, il présente parfois des nuances rousses. Il fut utilisé principalement par les ébénistes anglais.
Poirier : ce bois facile à travailler est de couleur jaune orangé. Il servait autrefois à la fabrication de meubles rustiques mais il fut ensuite utilisé pour la réalisation de certaines pièces de meubles sculptées en marquetées. Il est parfois teint en noir pour imiter l’ébène.
Santal : ce bois dur et compact, provenant de deux variétés différentes du même arbre, est originaire de l’Inde. La première fournit le santal blanc (couleur blanche ou jaunâtre), la seconde le santal rouge (couleur rougeâtre). Au XVIIIe siècle, les deux variétés furent très prisées notamment pour l’exécution de marqueteries et de placages.
Saule : bois léger, peu compact, d’un rose laiteux plus ou moins intense, utilisé en ébénisterie L pour des ornements sculptés ou pour des décors marquetés. Noirci, il remplace parfois l’ébène, bois rare.
Sycomore : ce bois très dur, d’une résistance exceptionnelle, originaire du Moyen-Orient, de teinte gris verdâtre, tire du ficus sicomorus. Employé par les Egyptiens pour la fabrication des sarcophages, il fut utilisé surtout par les ébénistes anglais pour la réalisation de placages ou pour des décors marquetés et sculptés.
Teck : ce bois provient du Tectona grandis, espèce prospérant en Inde. Dur mais flexible, il présente une coloration allant du jaune clair au jaune-brun. Utilisé surtout pour l’aménagement intérieur des bateaux car il résiste à l’eau, il est aussi très apprécié en ameublement,
Thuya : ce bois dur, de couleur brun-rouge jaspé, est employé en ébénisterie essentiellement pour des travaux de marqueterie et de placage.
Tilleul : ce bois tendre, compact et blanchâtre, fut utilisé en ébénisterie pour la réalisation de sculptures telles les consoles, miroirs et cadres en bois doré.
Bibliographie et liens
L'essentiel de ces entrées et du texte provient du glossaire présent sur le site spécialiste des antiquaires français Antoine et Marie Forestier, (d'après Gérard BERGERET, Belgique)
« Les bois pour meubles peints », article en ligne par Jean-Pierre THEIN, Maître Artisan Ebéniste à Avignon sur le site meublepeint.com
Cet article donne la définition d'un nom ou d'une expression utilisé(e) dans un contexte précis sur le thème « Ébénisterie ».
Illustration : commode en bois de noyer (fin XIXe siècle ; détail).