1. Matière celtique, roman courtois
1.1. Les textes
Issue de la tradition orale, présente dans les cycles mythologiques gallois des Mabinogion, la très populaire histoire de Tristan et Iseult fait son entrée dans la littérature française au milieu du XIIe siècle. Plusieurs textes différents voient alors le jour, dont les célèbres versions de Béroul et de Thomas d’Angleterre. Certains ont été malheureusement perdus, comme celui de Chrétien de Troyes. Aucun de ceux qui nous sont parvenus ne sont intégraux.
- Le Roman de Tristan est l’œuvre du Normand Béroul. Il semble que ce soit la version la plus ancienne, tant par la date de la rédaction (entre 1150 et 1160) que par certains thèmes plus archaïques. Incomplet, le manuscrit de 4500 vers qui nous est parvenu est une copie de la fin du Modèle:XIIIe siècle.
- Le Tristan de Thomas d’Angleterre date de 1175 : c’est un roman courtois dont 3000 vers sont conservés.
Le contenu de certains passages perdus du texte de ces deux auteurs est connu grâce aux poèmes allemands postérieurs d'Eilhart von Oberg, (Béroul) et de Gottfried von Strassburg (Thomas).
- Deux manuscrits ont pour sujet l’anonyme Folie Tristan, qui est un stratagème utilisé par le héros pour retrouver Iseut.
- Marie de France traite aussi cette histoire dans le Lai du Chèvrefeuille.
- D’autres textes font évoluer le personnage de Tristan pour en faire un chevalier de la table ronde à la cour du roi Arthur, dont le Tristan en prose (1230).
1.2. La matière celtique
Les auteurs du XIIe siècle qui ont fixé la légende sont des Normands, de l’empire Plantagenêt qui contrôle alors les régions celtiques médiévales. L’histoire serait née au VIIIe siècle, mais son origine est incertaine ; certains en font une évolution du mythe irlandais de Deirdre et Noisé. Il convient de noter que la géographie du récit se partage entre la Cornouaille armoricaine et l’Irlande. Après la mort de ses parents, Tristan est élevé par son oncle Marc’h (francisé en Marc) or, il était coutumier dans l’Antiquité celtique que les enfants ne soients pas élevés par leurs parents mais confiés à d’autres (le fosterage). Le thème de la navigation est très courant dans la mythologie celtique, c’est le moyen d’accès usel à l’Autre Monde (le Sidh).
2. La légende
Nota : ce résumé n’est qu’une courte synthèse tant la légende connait de versions et de développements différents, parfois contradictoires.
- Rivalen, roi de Loonis a épousé Bleunwenn (« Blanche-Fleur »), la soeur de Marc’h le roi de Cornouaille en Armorique. Rivalen s’en va en guerre où il trouve la mort. Bleunwenn, avant de mourir de chagrin donne naisance à un fils, Tristan.
- L'enfant est recueilli et élevé par son oncle, le roi Marc'h, en Bretagne. Ce dernier devait s'acquitter du paiement d'un tribut auprès du roi d'Irlande. Quelques années plus tard, Tristan décide d'en finir avec cette habitude et quand il arrive dans l'île, il doit combattre le géant Morholt, le frère du roi. Tristan reçoit un coup d'épée empoisonnée, mais blesse mortellement le géant qui, dans un dernier souffle, lui indique qu'Iseut, la fille du roi, a le pouvoir de neutraliser le poison. La jeune fille guérit Tristan de ses maux sans qu'elle sache qu'il a tué Morholt. Une fois rétabli, il reprend la mer et retourne près de son oncle.
- Marc'h souhaite que son neveu lui succède à la tête de la Cornouaille, mais des seigneurs s'y opposent, préférant une succession directe. Le roi décrète qu'il épousera celle à qui appartient le cheveux d'or, déposé le matin même par un oiseau. Tristan se souvient d'Iseut et suggère une ambassade auprès du roi d'Irlande. A peine débarqué, surgit un terrible dragon qu'il doit combattre et occire non sans avoir été blessé. Pour la seconde fois, il est soigné par la fille du roi. Iseut voit que l'épée du chevalier porte une marque qui correspond à un morceau de fer, retrouvé dans le crâne de Morholt ; elle comprend que c'est Tristan qui a tué son oncle, mais renonce à toute idée de vengeance. Il s'acquitte de sa mission et le père accepte que sa fille épouse le roi de Cornouaille, ce qui est une manière d'effacer les différends entre les deux royaumes. Iseut éprouve quelque ressentiment du peu d'intérêt que lui manifeste Tristan, mais s'embarque pour la Bretagne.
- La reine d'Irlande remet à Brangaine, la servante d'Iseut qui est du voyage, un philtre magique qui rend éternellement épris et heureux les amants qui le boivent. Il est destiné aux nouveaux mariés le soir de leur nuit de noce. Durant la navigation entre l'île et le continent, croyant se désaltérer avec de l'eau, Tristan boit du breuvage magique et en offre à Iseut. L'effet est intantané. En dépit de ce nouvel amour indéfectible, la jeune fille épouse le roi Marc'h, mais le soir des noces, c'est la servante Brangaine qui prend place dans le lit du roi.
- Les amants prennent la fuite et décident de vivre dans la forêt, fuyant toute âme qui vive. Après un long temps de recherche, le roi les surprend endormis dans la grotte qui les abrite, l'épée de Tristan plantée dans le sol entre eux deux. Le roi pense qu'il s'agit d'un signe de chasteté et respecte la pureté de leurs sentiments. Il remplace l'épée par la sienne, met son anneau au doigt d'Iseut et s'en va. Au réveil, ils comprennent que le roi les a épargnés. C'est la séparation, Iseut retourne près du roi Marc'h.
- Tristan s'en va dans l'île de Bretagne où il finit par se marier. Son occupation principale est la guerre et lors d'une expédition, il est gravement blessé. Une fois de plus, seule Iseut peut le sauver, il l'a fait mander étant convenu que le bateau doit porter une voile blanche si elle accepte de le secourir. Elle vient sans tarder dans un vaisseau à la voile blanche, mais l'épouse de Tristan lui dit que la voile est noire. Se croyant abandonné par celle qu'il aime, il se tue d'un coup d'épée. Iseut, arrivée près du corps de Tristan, meurt à son tour de chagrin. Le roi Marc'h prend la mer et ramène les corps des amants et les fait inhumer en Cornouaille, l'un près de l'autre.
3. Éditions électroniques
- Béroul : Le Roman de Tristan (sur Wikisource)
- Thomas d’Angleterre : Tristan (sur Wikisource)
Illustration : Robert Engels pour l’édition H. Piazza du Roman de Tristan et Iseult, trad. Joseph Bédier (1914).
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