Toutefois, il peut être divisé, puisqu’il est caractérisée dans plusieurs domaines (démographique, politique et économique) par un essor sans précédent (XIe – Modèle:XIIIe siècle), suivi d’une période de crises et de mutations (XIVe – Modèle:XVe siècle) de l’Occident chrétien (voir à ce sujet Moyen Âge, Découpage interne). Aussi, nous présentons ici la seule fin de la période, tandis que les XIe – Modèle:XIIIe siècle sont l’objet de l’article « Moyen Âge central ».
1. Un temps de crises
Les crises du bas Moyen Âge ont longtemps occupé seules l'historiographie : il faut dire que les fondements de la civilisation médiévale sont ébranlés par une série de vicissitudes au Modèle:XIVe siècle, dont certains indices sont toutefois décelables dès le milieu du siècle précédent.
Vers 1300, en effet, l'essor qu'a connu l'occident aux XIIe et Modèle:XIIIe siècle semble avoir atteint son terme : la croissance démographique s'est essoufflée dès 1250, la huitième croisade s'est achevée sur un échec et les dernières possessions franques en Orient sont tombées en 1290, les grands défrichements, aussi, sont arrêtés. La fragile monétarisation de l'Économie montre ses limites : certains grands chantiers de construction sont interrompus, parfois pour toujours (la cathédrale de Narbonne, commencée en 1286), les finances des royaumes sont déséquilibrées, etc.
À ces causes structurelles, s'ajoutent alors un certain nombre de maux endémiques : tandis que le climat s'est sensiblement refroidi donnant lieu à une série de mauvaises récoltes, les grandes famines font leur réapparition (1315) ; dans leur sillage, le bacille de la peste atteint l'Europe depuis mer Noire, engendrant une série d'épidémies – voire une pandémie à l'échelle européenne – à partir de 1348 : la maladie accroît dramatiquement la mortalité, à tel point qu'on a longtemps considéré que près de la moitié de la population du royaume de France disparaissait au Modèle:XIVe siècle ; la guerre, récurrente entre la France et l'Angleterre de 1337 jusqu'en 1453, et des troubles sociaux (« ligues féodales » en 1314 – 1315, jacqueries, « effrois », « rumeurs » en 1358, qui seraient autrement passés inaperçus) prennent aussi, dans ce contexte, une importance dramatique aux yeux des contemporains.
Enfin, l'unité de la chrétienté se fissure au plus haut niveau de l'Église avec le Grand Schisme, qui affecte la Papauté en 1378.
2. Un temps de renouveau
Pourtant, certains bouleversements annoncent déjà un renouveau : les croisades ont mis en contact l'occident chrétien et le monde arabo-musulman, entraînant l'ouverture de nouveaux horizons, avec la recherche de routes commerciales vers la Chine et vers l'Inde et en permettant de redécouvrir l'Antiquité gréco-latine.
La monnaie est entrée durablement dans l’économie, amenant la prospérité d’une classe nouvelle : la bourgeoisie, qui commence à participer aux affaires du royaume. La monétarisation permet encore la capitalisation nécessaire à un nouvel essor économique et industriel au Modèle:XVe siècle : le commerce maritime, tenu par les Gênois et d’autres ports italiens en témoigne. S’il a nui aux grandes foires de Champagne, après 1475, en France, un nouvel essor démographique a lieu et entraîne une nouvelle phase de défrichements qui permet a minima de repousser les limites de l’ager à son extension maximale du Modèle:XIIIe siècle.
La surmortalité a quant à elle pour effets, indirects certes, d'entraîner une amélioration du sort de ceux qui survivent et, plus généralement, de faciliter la mobilité sociale.
Enfin, le relatif affaiblissement de la Papauté laisse le champ libre à la consolidation des États, notamment français, dans lequel la « guerre de Cent Ans » a permis l'élaboration d'un premier sentiment national. L'épisode ouvre le champ, dès avant la fin du Moyen Âge, au foisonnement intellectuel qui accompagne les volontés de réforme de l'Église.
3. Sources
- Jean Froissart (v. 1333 – v. 1410), Chroniques (l’œuvre, divisée en quatre livres formant une Chronique de France, d’Angleterre, d’Écosse et d’Espagne, relate les événements survenus entre 1325 et 1400)
4. Bibliographie et liens
- Georges Duby, Le Temps des cathédrales, l’art et la société, 980-1420, Paris, 1995
- Jean Favier, La guerre de cent ans, Poitiers, 1980
- Jean Favier, Finances et fiscalité du bas Moyen-Age, Liège, 1980
- Guy Fourquin, Les soulèvements populaires au Moyen-Age, Paris, 1972
- « Crise du bas Moyen Âge », article en ligne de M. Cruppa sur le site du Dictionnaire historique de la Suisse.
- « L’Église catholique et la papauté du XIe au XVe siècle. La crise des XIVe et XVe siècles », notes de cours (licence) en ligne, par E. Robin sur le site des élèves de l’E.N.S.
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